Cinémas : mon hit-parade 2018

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Après la littérature, voici mes coups de coeur filmiques. L’année a été belle et riche, j’espère aussi pour vous.

Martin Mac Donagh : Three billboards
Porté par l’incandescence d’une mère de famille qui demande des comptes à la justice sur la mort de sa fille, c’est un film sans concession, dur et grinçant qui fait la part belle aux comédiens (Frances Mc Dormand, Oscar mérité de la meilleure actrice et Sam Rockwell, très impressionnant dans sa métamorphose).
https://rue2provence.com/2018/02/09/cinemas-martin-mac-donagh-three-billboards-2017/

Boris Khelbnikov : Arythmie (2018)
Film fiévreux et urgent qui nous conte les amours absolues et contrariées de deux jeunes médecins russes, ainsi que leur quotidien dans l’exercice parfois difficile de leur profession. Une révélation pour moi : Alexander Yatsenko, vraiment excellent dans le rôle titre.
https://rue2provence.com/2018/09/02/cinema-boris-khlebnikov-arythmie-2018/

Steven Spielberg : Ready player one (2018)
Film dystopique inclassable, empli d’effets spéciaux plus réussis les uns que les autres, avec nombre de références à la culture des années 1980, c’est un opus empli de rythme, de sentiments et de performance technique. On peut penser que le cinéaste a mis un peu de lui dans cette oeuvre aux accents nostalgiques…
https://rue2provence.com/2018/04/02/cinema-steven-spielberg-ready-player-one-2018/

Emmanuel Mouret : Mademoiselle de Joncquières (2018)
Une variation amoureuse très XVIIIe siècle, qui commence par Marivaux et tourne assez vite à Choderlos de Laclos. Un petit bijou, dialogué au millimètre et porté par une Cécile de France éblouissante, qui en vient à éclipser Edouard Baer (il faut le faire !).
https://rue2provence.com/2018/09/23/cinema-emmanuel-mouret-mademoiselle-de-joncquieres-2018/

Paul-Thomas Anderson : Phantom thread (2018)
Une élégante histoire dans l’Angleterre des années 1950, pleine du luxe de la haute couture, atmosphère feutrée et esthétique, faisant comme un écrin au talent immense de Daniel Day Lewis (et de ses deux comparses féminines au demeurant). Mais aussi histoire d’amour improbable, toxique et assumée par les protagonistes. Hors des sentiers battus, un récit original plein d’ampleur, comme sait nous les concocter ce cinéaste si particulier.
https://rue2provence.com/2018/03/04/cinema-paul-thomas-anderson-phantom-thread-2018/

Pixar : Coco (2018)
Féerie lumineuse et colorée, mais également grave, ce film animé nous conte les aventures d’un petit garçon, Miguel, au pays de ses ancêtres morts. Si c’est un sommet technique, vu de moi, dans l’animation, il est également possible (et nécessaire) d’en faire une lecture politique, encore plus essentielle dans cette période où le « mur » de Donald Trump refait plus que jamais son apparition.
https://rue2provence.com/2018/03/04/cinema-paul-thomas-anderson-phantom-thread-2018/

Xavier Giannoli : L’apparition (2017)
Une enquête quasi policière sur un miracle, une jeune fille ayant assisté à l’apparition de la Vierge Marie dans le sud-est de la France, à laquelle est associé un reporter de guerre (Vincent Lindon, parfait comme à l’accoutumée). Comment arriver à cerner par des méthodes rationnelles un phénomène qui ne l’est pas du tout ? C’est la question posée ici. Et au-delà du propos même du film, notons la capacité du cinéaste à ne porter aucun jugement moral sur ce qu’il nous raconte. Bel équilibre !
https://rue2provence.com/2018/03/02/cinema-xavier-giannoli-lapparition-2017/

Wes Anderson : L’île aux chiens (2018)
Le metteur en scène, à l’originalité quasi inépuisable, use ici de l’animation pour mettre en scène un conte à hauteur d’enfant et de chiens. Situé dans un Japon dystopique, auquel il rend un hommage appuyé, ce récit de rébellion du jeune Atari, qui part à la recherche de son chien perdu est une très belle aventure, réussie de bout en bout.
https://rue2provence.com/2018/05/01/cinemas-wes-anderson-lile-aux-chiens-2018/

Gustav Möller : The guilty (2018)
Petit film nerveux et resserré, présentant unité de lieu et de temps (nous ne sortirons pas du central téléphonique où opère Asger Holm, le héros, policier de garde au numéro d’urgence et tout se passera en une nuit), il nous entraîne dans une intrigue fiévreuse où la réalité se joue des apparences. Haletant et impeccable.
https://rue2provence.com/2018/08/15/cinemas-gustav-moller-the-guilty-2018/

Spike Lee : BlackKkKlansman (2018)
Grand Prix du Festival de Cannes, ce film nous ramène dans les années 1970 autour d’une histoire vraie, celle de Ron Stallworth, premier policier noir de Colorado Springs, qui va infiltrer le Ku Klux Klan avec l’aide d’un collègue (juif !). Critiqué pour son soi-disant parti-pris, qui tend à montrer les membres du Klan comme des « idiots » et avec lequel je ne suis pas d’accord (l’énormité et la bêtise des thèses défendues sont évidentes), il me semble au contraire assez nuancé dans son militantisme, renvoyant par exemple dos à dos les deux mouvements (libération des Noirs/KKK) dans une des scènes finales. C’est un film à thèse, chacun se fera son idée ; mais du moins nous pousse t-il à penser.
https://rue2provence.com/2018/08/30/cinemas-spike-lee-blackkklansman-2018/

Antony Cordier : Gaspard va au mariage (2018)
Où il est question au travers du portrait d’une famille « foutraque » et gaie, de la difficulté à grandir, à mener une vie autonome et à trouver son originalité dans l’existence. Les acteurs sont très bien, à commencer par Félix Moati.
https://rue2provence.com/2018/02/06/cinemas-antony-cordier-gaspard-va-au-mariage-2018/ 

Gilles Lellouche : Le grand bain (2018)
Parfait équilibre entre comédie et gravité, ce film repose sur une solide histoire et sur de très grands comédiens, fortes femmes qui soutiennent des hommes faibles, sur le point de s’effondrer pour certains d’entre eux et vont les conduire à une sorte de rédemption improbable. C’est une très jolie réussite, au ton original et à la réalisation impeccable. J’ai adoré.
https://rue2provence.com/2018/12/09/cinemas-gilles-lellouche-le-grand-bain-2018/

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