Grande ville d’Allemagne (presque deux millions d’habitants), très septentrionale, elle s’étend le long de l’Elbe et regarde vers la Mer du Nord, d’où lui vient son histoire et sa prospérité. De son passé hanséatique, qui l’a liée à d’autres villes bordant également cette étendue d’eau, Bergen, Dantzig, Riga et même Novgorod en Russie, dans une alliance commerciale maritime née au XIIIe siècle, elle tire sa richesse toujours apparente aujourd’hui, mais aussi son ouverture sur les espaces aquatiques ; le port, qui la projette vers l’ailleurs et la rivière Alster, mer intérieure autour de laquelle s’articule la ville.

La ville ouverte sur le port
La première chose qui vous saisit ici (venant de Paris) est le froid. A cette époque de l’année, intense, déstabilisant, il s’accompagne d’une grisaille assez permanente, entrecoupée de magnifiques journées, elles aussi glaciales. Il faut s’équiper pour pouvoir profiter au maximum de la ville.

L’Alster, moitié glace et moitié eau.

Toujours l’Alster, dans une atmosphère de brume grise
Hambourg déroule ses quartiers aérés autour des méandres de l’eau. Des canaux s’immiscent au coeur de la ville comme pour lui donner des allures d’une Venise industrielle. Car se sont intégrés dans les contours classiques d’une cité, avec ses églises robustes, son hôtel de ville où l’inspiration italienne cherche à faire oublier la massivité et ses immeubles de pierre, qui respirent l’aisance, tous ces entrepôts de brique sombre, en marge des voies aquatiques, naguère emplis de biens en stockage et désormais colonisés par de grandes marques de luxe ou des cafés et restaurants qui ont investi ces grands espaces, les ornant de lumières et de mobilier tendance. C’est un plaisir de déambuler le long des canaux pour contempler ces atmosphères chaleureuses au travers des larges vitres et leurs reflets dans l’eau mouvante.

Docks au bord du canal
Cette interpénétration de l’eau et de la ville trouve son apogée dans le port, toujours actif, qui offre des paysages industriels absolument superbes, hérissés de grues, quelques éoliennes à l’horizon et des bateaux à l’infini. Le coucher de soleil est ici magnifique (quand il y a du soleil 😉 ).

Forêts de mats et drapeaux dans le port

Dernières lueurs sur le port
Les Hambourgeois en ont fait un lieu de sociabilité, bordé de cafés et de restaurants ouverts sur le large, comme autant de conquêtes sur l’immensité aqueuse. Et ils ont choisi d’y situer leur grande salle de concert, l’Elbphilarmonie, inaugurée en 2017, figure de proue, symbole urbain et culturel qui se dresse face à la mer. La « skyline » en devient tout à fait inédite, mariant architecture innovante, croiseurs et bateaux et paysage industriel en une belle disharmonie.

Ma première rencontre avec l’Elbphilarmonie

Tel un gardien ou un phare en veille sur l’Elbe
Je vais sans doute me faire des ennemis, mais je n’ai pas apprécié les villes allemandes que j’ai visitées jusque-là (je met à part Berlin, qui est à l’Allemagne ce que New-York est aux Etats-Unis, un OVNI décalé et original). Trop propres, trop policées, rien ne dépasse et ne vient déranger cette belle uniformité.
Ici, l’irruption de la mer et de l’industrie viennent perturber ce côté lisse qui ne m’a pas accroché ailleurs.
Et mention particulière aux cafés et restaurants, qui, comme des étoiles au coeur de la nuit, guident et accueillent le visiteur vers des espaces emplis de chaleur où il fait bon s’attarder.
Ajoutons à cela un musée absolument magique, la Kunsthalle, qui recèle tellement de beautés qu’elles sont difficiles à dire.

Lucas Cranach l’ancien – La charité

Allemagne, XVIe siècle

Allemagne, XVe siècle

Caspar David Friedrich

Edvard Munch

Max Beckmann

Emil Nolde

Otto Dix

Karl Schmidt-Rottluff

Otto Mueller

Max Pechstein

Ernst-Ludwig Kirchner
C’est une ville stimulante, que j’ai bien aimé arpenter, même dans le froid, sachant que je croiserai forcément sur ma route un café près à m’accueillir.
FB
Quelques adresses :
Restaurants :
Alex Hamburg im Alsterpavillon (Jungfernstieg, 54)
Burgerlich – No ordinary hamburger (Speersort, 1 / Curienstrasse, 1)
Bullerei (Lagerstrasse, 34b)
Bona’me (Burchardstrasse, 17)
Un hôtel au prix raisonnable et bien placé : Boutique hôtel 072 (Brennerstrasse, 72), sans petit déjeuner
Prendre la « Hamburg card » (internet) pour se déplacer. Elle donne également des réductions sur les entrées dans certains musées.