Pékin – Dans le vent et les cerisiers (2021)

Dimanche, quand je me suis levée, la journée n’était pas à la fête, le vent de sable avait repris la ville dans ses filets et les mesures de pollution en étaient toutes affolées (2000 ppm, ce n’est pas rien…). Je m’étais résignée à hanter les centres commerciaux (l’été arrive, la transition ici est brusque, il faut préparer sa garde-robe), alors que je voulais aller voir les cerisiers en fleur. Dans la rue, quand je suis sortie, la pollution s’était dissipée sous les coups de boutoir d’un vent à 35 km/h et j’ai changé mes plans, pour aller voir un parc à l’Ouest de la ville, le Yuyuantan park (parc du profond lac de jade), sans rien savoir de plus que ce que j’avais trouvé sur mon application « plans » qui indiquait un parc de cerisiers.

J’ai atteint le lieu après le temps de voyage classique, 45 minutes de porte à porte, en métro. Mais cela en valait la peine, car mon dimanche était bien triste jusque-là. J’ai suivi le mouvement général, payé 10 Rmb (environ 1,50 €) pour pénétrer dans un endroit magique. C’était d’ailleurs tout à fait opportun en termes de dates (un peu malgré moi, je ne suis pas une pro de la nature) car je pense que c’était le premier week-end autour des cerisiers en fleur, comme j’ai pu le constater avec le marketing qui accompagnait ma route.

Accueillie par une tour de la télévision telle que j’en ai déjà vu à Berlin et Kuala-Lumpur, ourlée d’un lac, j’ai assisté à la renaissance de toute cette nature provisoirement assoupie par l’hiver.

Splendeur des saules pleureurs

C’est un lac en pleine ville, encadré par des constructions tout à fait neuves et assez inintéressantes sur le plan architectural (comme souvent en Chine, tout est mélangé).

Le vent faisait surgir des vagues qui hérissaient cette étendue calme. Les canards autochtones n’en avaient cure (spéciale mention à Francefougère !).

Une sorte de petit tsunami
Dont la faune locale se moque éperdument

Et puis arrive, après avoir franchi un pont refait dans la tradition chinoise, l’étendue rose et blanche des cerisiers.

C’est toute la nature qui est en beauté révélée ici, pour ne pas sombrer dans le délit de « racisme » ou d’exclusion, si répandu actuellement dans nos contrées, je vais citer ci-après les forsythias qui faisaient de beaux écrins jaunes à l’explosion florale des cerisiers. Et les timides magnolias qui se retranchaient loin des allées fréquentées, alourdis par leurs magnifiques fleurs blanches.

Les cerisiers étaient quand même les rois de la fête, dans des déclinaisons de rose et de blanc superbes sur ce fond de ciel bleu que nous avions, enfin, retrouvé.

Ne vous méprenez pas, je n’étais pas seule, j’ai simplement pris un soin particulier aux photos ci-dessus, en témoigne le cliché ci-dessous. Et j’ai assisté à bien des selfies au milieu des fleurs.

Comme partout en Chine, l’événement était accompagné de son lot de propositions commerciales. Des couronnes de fleurs de cerisier, très appréciées.

Mais aussi, des produits dérivés à base de fleurs de cerisier, yaourt et également gâteaux ou chips…

Et même un bus…

J’étais vraiment contente d’être là, comme au centre de ce printemps qui commence.

FB