Cinémas – Jonathan LEVINE : Séduis-moi si tu peux ! (2019)

séduis moi si tu peux

Voilà une bien jolie comédie romantique de printemps (que je vous conseille d’aller voir rapidement, car elle me semble sortir assez vite des écrans), américaine en diable, reprenant les codes de « Pretty woman » en les inversant.

Soit Charlotte Field, Secrétaire d’Etat américaine aux Affaires Etrangères (Charlize Theron), qui souhaite se présenter à l’élection présidentielle. Pour parfaire son image, elle va faire appel à un auteur pour co-écrire ses discours et elle choisit Fred Flarsky, un journaliste engagé, à la dégaine ado plus le mode de vie qui va avec (Seth Rogen). Ils vont devenir proches, grâce à une complicité ancienne qu’ils vont redécouvrir, voire plus. Non, je n’évente rien, vous êtes dans une comédie romantique !

Je redoute ce genre de films, qui peut vraiment donner le pire – plombés par une tonne de vulgarité ou lourds de sucrerie rose comme un gâteau de marié indigeste – ou du meilleur, comme ici. Quand la magie prend, c’est irrésistible…

Le premier atout ici est la distribution. Charlize Theron (non je ne dirai pas qu’elle est belle, non je ne dirai pas qu’elle est sublime… 🙂 ) se révèle très bonne dans la comédie ; quand elle s’échappe de l’apparence lisse inhérente à son personnage, c’est détonnant (cf. la scène où elle négocie avec un état étranger pour la libération d’un otage, tout cela sous emprise d’acide). Seth Rogen prend moins de risque, il est ce personnage quadragénaire qui n’a pas grandi, tel qu’il a déjà pu l’incarner ; mais il joue son rôle parfaitement. Le duo fonctionne très bien, vraiment.

Le deuxième est un humour décapant et vraiment drôle, féroce parfois. Les brillants dialogues en forme de ping-pong verbal à certains moments égratignent pèle-mêle divers travers de notre société : un Président qui abrège son mandat pour « un mandat d’un niveau plus élevé », à savoir faire du cinéma ; le sexisme des médias par rapport à Charlotte Field, quand ils ne parlent que de son apparence physique ; le pouvoir de l’image, réseaux sociaux, sondages et autres ; l’homophobie et tous les racismes ordinaires. C’est extrêmement bien vu et vraiment irrésistible.

Grâce à cela, le film ne s’embourbe pas, reste léger et rythmé.

J’ai vraiment passé un bon moment et je recommande.

FB