J’ai vu récemment une magnifique exposition sur l’art dans les pays baltes, que je chroniquerai bientôt sur ce blog, mais sans attendre, je voudrai vous livrer ici mes réflexions sur une oeuvre qui m’a particulièrement touché (bien que toute l’exposition, vous le verrez bientôt, vaille le détour).

Elle a été peinte par Mikalojus Konstantinas Čiurlionis, artiste peintre et compositeur né en Lituanie en 1875 et mort en Pologne en 1911 d’une pneumonie. Courte vie pour une oeuvre fulgurante…

Elle déroule en treize tableaux, aquarelles douces et fragiles qui veulent nous livrer par impressions et sensations la vision de l’artiste sur ce moment mystérieux et plein de magie qu’a été la création du monde (à une époque où la science ne voulait pas encore extirper le merveilleux de notre monde en donnant à chaque phénomène une explication rationnelle et sans appel). Comme profitant d’un entre-deux, au moment où la religion a commencé à reculer dans le monde occidental et que la vision scientifique n’a pas encore pris sa place, du moins sur ce sujet, l’artiste, prenant racine dans un imaginaire sûrement nourri des mythologies de son pays, ancrées dans la nature, nous donne sa vision poétique d’un univers en création dans ses différentes étapes. Le bleu de la nuit éternelle habite les premières oeuvres (nous pourrons d’ailleurs reconnaître le « Fiat Lux », incipit de la Bible, ainsi que l’image d’un créateur dans les images liminaires, si nous le souhaitons), faites de formes à peine dessinées, évoluant vers des couleurs de plus en plus chaudes et des structures qui se font au fur et à mesure plus élaborées et nettes. Jusqu’à aboutir à des fleurs rouges qui viennent illuminer ce monde ; et à un serpent zigzaguant dans une eau verte, le serpent de la Création ?

C’est une oeuvre intemporelle, que je trouve pour ma part d’une beauté hors du commun. Et je voulais vous la faire partager.

Pour aller plus loin, n’hésitez pas à écouter son oeuvre musicale, un exemple ici.

Les oeuvres :