Voilà une jolie surprise de début d’été ; « la comédie qui ose », nous promet l’affiche, et nous sommes en effet embarqués dans quelque chose à la fois de très léger et d’assez grave.

Leila et Armand font leurs études à Science-Po et sont amoureux. Lui est fils de réfugiés politiques iraniens, elle d’origine maghrébine. Quand Mahmoud, le frère aîné de Leila revient de dix mois passés au Yémen, converti à la religion des Frères Musulmans, tout va se compliquer… Il commence par « cloîtrer » sa soeur et le seul subterfuge que va trouver Armand pour retrouver sa chère et tendre est de se déguiser en femme musulmane portant le Niqab ; et cette femme mystérieuse va déclencher des sentiments chez Mahmoud, au fur et à mesure de ses visites à sa soeur.

Voilà campé l’argument de la comédie, bien menée, certes, mais très sage dans sa mécanique.

Ce qui est beaucoup plus intéressant, c’est de mettre en scène ce sujet brûlant, surtout sur fond d’attentats récents en France et d’interdiction de la burqa sous la Présidence de Nicolas Sarkozy. Car y sont malmenés, de manière drôle et bon enfant, les djihadistes et leurs dogmes vus ici comme étriqués et difficiles à adapter à la société française. C’est en cela que cette comédie accède à une autre dimension, presque politique (n’exagérons pas tout de même, nous sommes devant un objet de divertissement).

Audace, du genre j’ose-tout, et légèreté, voilà ce qui définit ce film selon moi, qui illustre le célèbre précepte de Pierre Desproges, qui est que l’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. Attaquer le fondamentalisme islamique de cette manière me paraît une très bonne chose, plus que les armes, le rire peut briser n’importe quoi, et sans douleur.

Ajoutons un coup de coeur personnel, celui de revoir Anne Alvaro, cette si belle femme (mise en lumière dans « Le goût des autres » en 2000), qui est irrésistible en passionaria féministe luttant contre le régime iranien.

Donc allez-y, pour l’étrangeté de l’objet.

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