Pékin – En suivant le cours de Liangmahe (亮马河) (2022)

Ce dimanche, il faisait très doux, de quoi ne mettre qu’un pull (pour les plus frileux) ou tenter le débardeur (pour les nordistes !) et surtout enfourcher son vélo pour rouler nez au vent dans la capitale (où nous ne sommes pas techniquement enfermés, mais tellement contraints sur les voyages que nous avons tous décidé de rester tranquilles à Pékin), à la rencontre de ce printemps qui éclot.

Je devais aller récupérer des habits chez ma couturière (et oui, ici c’est un luxe, le sur-mesure pour à peine le prix du prêt-à-porter en France, on se lâche…) et j’ai décidé de prendre le chemin des écoliers, pour profiter de cette belle lumière et des premières floraisons.

Deux semaines auparavant, nous étions ensevelis par une tempête de neige, mais ici tout va très vite. Les flocons accrochés aux branches ont fait place à des fleurs qui leur ressemblent, en une explosion blanche. Voici par exemple quelques arbres croisés près du Temple des Lamas (雍和宫寺).

Je ne pourrai vous dire de quels arbres il s’agit plus haut, mais ici c’est un magnolia

Mon but de promenade était de longer une rivière urbaine, Liangmahe (je traduirai bien par la rivière du cheval clair, mais je ne suis pas sûre). Elle traverse la capitale d’ouest en est, près du deuxième périphérique, rejoignant les beaux quartiers de Chaoyang qui abritent les Ambassades (dont celle de France).

Quand je parle de rivière urbaine, je pèse mes mots, la nature prise dans l’exubérance du printemps et le temps magnifique qui fait comme un écrin à tout ce paysage ne peuvent faire oublier la monotonie sans intérêt des immeubles avoisinants.

Heureusement, il y a la belle lumière, qui magnifie tout, la verdeur acide des saules pleureurs qui se mirent dans l’eau, en face des pêcheurs du dimanche (je me demande ce qu’ils pêchent ?).

Les lilas impatients de fleurir

Chemin faisant, je croise des promeneurs du cru.

Femme à l’épuisette total look 粉色 – rose
Attente du maître

Je me retrouve prise en otage entre des voies rapides et ce jardin impuissant face au béton. J’ai été obligée de prendre comme une voie d’accès d’autoroute, qui comportait une piste cyclable pour suivre le cours de l’eau…

Au creux de ces structures suspendues, le jardin vit sa vie tranquille de jardin.

Jeu (de go? de cartes ?)
Lumière des forsythias

Et puis, le pauvre cours d’eau, déjà bien malmené par la ville alentour, devient presque canal pendant quelques centaines de mètres. Le béton menaçant dans toute sa pesanteur a gagné, la rivière se soumet.

Elle se fait jets d’eau juste après, domestiquée par cet environnement urbain.

Improbabilité des constructions

En chemin je croise un cerf-volant qui se déploie dans l’azur du ciel.

Après être sortie de chez ma couturière, je file vers l’est pour suivre à nouveau la rivière, dans sa partie rénovée. En 2019, la ville a décidé de tout revoir, pour créer des rives accessibles aux promeneurs. Bien des expatriés y font leur footing ou leur promenade.

En arrivant au cours d’eau, je croise un couple étonnant et de belles jeunes filles cherchant elles aussi le meilleur angle pour une photographie.

En repartant vers l’ouest, vers chez moi, j’aurais de très belles vues de la rivière, aux abords rénovés, avec toute cette végétation qui est en train de surgir.

Chien avec bottes, j’adore !

Je terminerai cette bien belle balade par un insert sur une promenade de février, qui m’a conduite de nuit dans la partie la plus à l’est de la rivière.

Si la lumière du jour est bien belle, celle de la nuit devient spectaculaire.

FB