Voilà un film étrange, comme une redite plus de vingt ans après d’un autre opus du cinéaste « Chacun cherche son chat » (1996), très réussi sur le vague à l’âme des trentenaires parisiens (il est sûr que ce film parlera peu aux gilets jaunes 🙂 ). L’apparition ici dans un second rôle de Garance Clavel, qui était tête d’affiche dans le film cité, ainsi que la présence d’un chat comme trait d’union, confirment l’ascendance.

Nous allons suivre ici les histoires parallèles de Mélanie (Ana Girardot), chercheuse en laboratoire et de Rémy, employé dans un grand magasin de type Ikéa, échoués tous les deux dans le 18e arrondissement de Paris depuis leurs racines (lui, Alpes, elle Amiens). Ils vont de déboire en déboire, solitaires perdus au sein de cette grande ville, porteurs chacun d’une difficulté familiale qui les amènera à voir chacun un psychothérapeute. Film de déprime et de mal être sur les jeunes gens d’aujourd’hui. Et film qui redit l’amour du cinéaste pour cette ville métissée qu’est encore Paris, tout du moins dans les endroits où il filme, les arrondissements périphériques (notons au passage que « Chacun cherche son chat » se déroulait dans le 11e arrondissement, et nous sommes ici beaucoup plus loin, dans le 18e… bobo-isation de Paris, c’est sûr !).

C’est une oscillation entre le désenchantement de ces jeunes, perdus, sans avenir certain et la fragilité d’une nouvelle histoire d’amour qui pourra les sauver.

Et, comment dire ? J’ai pensé à la chanson française actuelle, qui me laisse froide, la Grande Sophie, Jeanne Cherhal, Benjamin Biolay et autres, de petites histoires qui me paraissent étriquées et très autocentrées, sans capacité à s’ouvrir au souffle d’autres mondes. C’est un peu ici le problème. A force de tutoyer le presque rien et l’infiniment petit, le cinéaste finit par le trouver et nous sombrons dans l’ennui, car nous sommes dans une comédie romantique, donc avec une issue assez claire, et rien pour soutenir notre attention jusqu’au dénouement.

J’ai été déçue… Je ne sais pas si je vais revoir « Chacun cherche son chat », trop peur de la déception, je préfère en garder le souvenir.

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