Cinémas – Dean De Blois : Dragons 3, le monde caché (2019)

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Voilà le troisième opus d’une série animée commencée en 2010, dont j’avais adoré le premier épisode (voir mon blog). Soit l’histoire improbable de Vikings habitant l’île de Berk et de leurs relations avec les dragons. Au départ ennemis, ils vont apprendre à se connaître et à se respecter, au travers de l’amitié développée par Harold, le fils du chef et Croquemou, un dragon « furie nocturne », aux allures de créature des Studios Ghibli, jusqu’à arriver à un vivre ensemble a priori improbable.

Ici, Harold et ses comparses (sa mère retrouvée dans l’épisode deux, ses amis et sa « fiancée », Astrid) vont, avec l’aide des dragons, affronter une nouvelle menace, qui cible particulièrement les « furies nocturnes ». A l’oeuvre un très très méchant chasseur de dragons, Grimmel croisement entre Azraël (Les Schtroumphs) pour le caractère et de Thranduil (Le Hobbitt, Peter Jackson) pour le physique  🙂

L’histoire est bien menée, l’intrigue nous prend et ne nous lâche pas, avec peut-être un peu moins de fantaisie que dans le premier épisode, où nous découvrions tout, il faut le dire ; il y a quand même quelques moments très drôles, comme celui où le dragon essaye pour la première fois de courtiser sa promise.

L’intérêt est ici d’abord dans la beauté formelle des images. A chaque épisode, tout se passe comme si le réalisateur se lançait un défi esthétique supplémentaire. Les envolées des deux furies nocturne/éclair dans les nuages, l’incursion dans le monde des dragons, le village de Berk, les costumes en écailles de dragon des protagonistes sont autant de tableaux superbement réussis. Je dois dire que depuis « Coco » (2017, Walt Disney Company, voir article sur ce blog), je n’avais rien vu d’aussi merveilleux dans l’animation. Et cela vient toucher notre âme de petite fille/petit garçon au plus profond, réveillant l’enfance de nos contes de fées.

Il faut mentionner ensuite cette capacité à donner vie à des personnages, à les construire en épaisseur, à marteler et à forger leur personnalité jusqu’à ce qu’ils acquièrent un vrai statut,  échappant aux clichés réducteurs qui sont le lot de bien des films d’animation. De là naît une vraie émotion devant cette histoire en trois volets, qui nous conte deux chemins initiatiques parallèles, ceux de Croquemou et de Harold, qui suivent dans le film présent la même ligne : comment abandonner l’enfance et son « doudou » (le dragon pour l’homme et l’homme pour le dragon), afin de vivre une existence pleine et autonome avec un être aimé tiers. Après s’être raccrochés l’un à l’autre pour se protéger du monde extérieur hostile, après avoir remporté bien des victoires sur les autres et sur eux-mêmes, il est temps pour eux de passer à l’étape suivante. La fin (que je ne vous conterai pas) est à cet égard bouleversante…

Et enfin, si j’ai bien compris la pensée du cinéaste, ce devrait être le dernier opus, qui clôt cette histoire émouvante (il n’est pas impossible qu’une Major du cinéma, devant le succès de la trilogie, veuille remettre le couvert avec un quatrième volet ; ce sera à ses risques et périls…).

Très jolie histoire qui fait du bien dans ce mois de février maussade.

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