Théâtre – Patrick HAUDECOEUR et Gérald SIBLEYRAS : Silence on tourne (2017)

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En cette période un peu mitigée, où le soleil n’a pas encore décidé de faire une franche apparition et nous laisse livrés à la grisaille des week-end, j’ai pris une place pour une pièce dont on nous vantait l’humour et qui se joue au Théâtre Fontaine, Paris, 9e.

Et bien je n’ai pas été déçue…

L’argument est le suivant. Une troupe de cinéma tourne un film en  costumes « Une étoile est morte » (1) et nous allons assister aux vicissitudes de ce tournage mouvementé et hilarant, où la vie personnelle des protagonistes prend souvent le pas sur le tournage lui-même. Techniciens, metteur en scène, comédiens, producteur, tous sont sur scène devant nous, dans leurs chassés-croisés dialogués avec rythme et humour. C’est du théâtre de boulevard de haute tenue, à quoi s’ajoute un petit plus, la belle idée d’inclure les spectateurs dans la pièce. Car, on nous l’annonce peu après le début, nous sommes les figurants inclus dans le film, qui est en fait le tournage d’un film sur la représentation d’une pièce de théâtre, avec ses spectateurs… Vous suivez ? Belle mise en abyme s’il en est. Et nous allons être interpellés au long du spectacle, le climax étant atteint lorsque la troupe vient chercher dans la salle un (pauvre) spectateur (qui n’avait rien demandé) pour remplacer au pied levé un des protagonistes de l’histoire. S’ensuivra un épisode fort drôle où tous vont essayer de le rendre conforme au rôle qu’il doit tenir (répétitions -succinctes- et habillage).

Il faut parler des comédiens, Patrick Haudecoeur en tête, qui jouent au diapason avec un plaisir palpable. On doit à ce dernier, par ailleurs, le « hit » « Thé à la menthe ou t’es citron ? » qui a fait un tabac ces dernières années (et que j’avoue humblement ne pas avoir vu, honte à moi).

Je dois dire que j’adore ce type de divertissement, franc, enlevé et irrésistible ; j’avais vu l’an dernier dans le même genre « Le tour du monde en 80 jours » au Splendid, qui m’avait également enchantée.

C’est une bouffée d’air frais, un moment solaire qui est venu illuminer ce dimanche gris. Je suis repartie le coeur léger, riant encore en mon for intérieur.

FB

(1) Voyons ici, je pense, une subtile allusion à « Une étoile est née » de George Cuckor (1954) avec dans le rôle titre Judy Garland. Très subtile, si elle est avérée, car rien ensuite ne viendra conforter cette intuition. Il s’agit sûrement de reprendre un titre ancré dans l’inconscient collectif sans que cela ne porte à plus de conséquence.