Musiques – Hard-Fi (2002- )

 

En rose, Richard Archer, le chanteur

En rose, Richard Archer, le chanteur

Groupe anglais fondé par Richard Archer, à Staines, dans la grande banlieue londonienne, Hard-Fi s’illustre depuis 2002 dans une catégorie musicale difficile à déterminer, oscillant entre le « néo punk rock » (« Middle Eastern holidays », in « Stars of CCTV ») avec des écarts vers une tendance nettement plus « dance » (« Fire in the house », in « Killer sounds »).

Ce qui frappe au premier abord, c’est tout le travail que le groupe réalise autour de la musique et du son. Son premier album « Stars of CCTV » (2005) est enregistré dans des environnements atypiques tels que chambres, pubs et pour finir, dans un studio d’enregistrement qu’ils installent dans un local désaffecté, le « Cherry lips » (en référence à sa couleur). Cela donne aux chansons une sonorité brute et dépouillée, en presque opposition avec la recherche musicale qui les habitent. Un peu à l’instar de Depeche Mode (voir article sur le blog), les mélodies a priori simples cachent une grande finesse dans l’écriture et dans l’exécution. Entre la date de création du groupe et 2011, seuls trois albums ont vu le jour, soit une moyenne d’un tous les trois ans ; les médias se sont fait l’écho de dissensions entre les artistes et leur studio à propos de la pression de rentabilité que ce dernier leur faisait subir, au moment de l’élaboration de leur deuxième album « Once upon a time » (2007). Car Richard Archer et ses acolytes prennent le temps qu’il faut pour polir et repolir leurs morceaux, jusqu’à ce qu’ils correspondent à ce qu’ils veulent dire.

La deuxième originalité de Hard-Fi est en effet qu’il a quelque chose à dire. Dans le désert actuel de l’écriture lyrique, où je trouve que les groupes anglophones passent mieux car nous ne sommes pas censés comprendre complètement ce qu’ils expriment (et tant mieux 😉 ), nous sommes face à un groupe qui veut porter une parole engagée via le média musical. Leurs chansons disent la société anglaise dans toutes les dimensions sociales des laissés pour compte, de ceux qui n’ont pas pris à temps le tournant du capitalisme triomphant, nous voyons se profiler au travers des paroles cette Angleterre post-Tatchérienne qui n’en finit pas de rejeter et rabaisser les classes moyennes. Les banlieues oubliées malgré leurs rêves (« Suburban knights »), qu’elles défoulent en fin de semaine (« Living for the week-end », « Tied up too tight »), les engagés involontaires dans la guerre en Irak (« Middle Eastern Holiday »), la drogue (« Stop »), les problèmes raciaux (« Feltham is singing out »), l’exploitation du travailleur (« Sweat »)… C’est une dénonciation sociale qui se dessine au travers de leur oeuvre et ils me rappellent en cela ce groupe français que j’aime tant, Zebda.

Rock de type punk à l’anglaise, dérivant vers des musicalités plus dansantes, projet social en soubassement, comment ne pas penser à la mythique formation « The Clash » ? Nous retrouvons effectivement, trente ans après, la flamme de ce groupe dans « Hard-Fi » et cela fait beaucoup de bien.

Ecoutez et vous m’en direz des nouvelles…

Leur site : http://www.hard-fi.com/

Et à titre d’exemple, « Cash machine », un de leurs plus grands succès.

Go to a cash machine
To get a ticket home
Message on the screen
Says don’t make plans, you’re broke
No, no this can’t be right
I know that time is tight
I’ve only just been paid
Three weeks five days, til I’m seen
Right…
No…
I scratch a living, it ain’t easy
You know it’s a drag
I’m always paying, never make it
But you can’t look back
I wonder if I’ll ever get
To where I want to be
Better believe it
I’m working for the cash machine

I try to phone a friend
My credit’s in the red
I try to skip the fare
Ticket inspector’s there
No no, this can’t be right
I live an honest life
It seems like sometimes
You don’t cross the line
You don’t get
By…
No…

I scratch a living, it ain’t easy
You know it’s a drag
I’m always paying, never make it
But you can’t look back
I wonder if I’ll ever get
To where I want to be
Better believe it
Yeah…

What am I gonna do
My girlfriend’s test turned blue
We tried to play it safe
That night we could not wait
No no, this can’t be right
She said it would be alright
I can’t afford to be a daddy
So I leave tonight…
No…

I scratch a living, it ain’t easy
You know it’s a drag
I’m always paying, never make it
But you can’t look back
I wonder if I’ll ever get
To where I want to be
Better believe it
I’m working for the cash machine
Cash machine
Cash machine …

There’s a hole in my pocket, my pocket, my pocket
There’s a hole in my pocket, my pocket, my pocket
There’s a hole in my pocket, my pocket, my pocket
There’s a hole in my pocket
Yeah yeah yeah yeah yeah

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