Dans tous les pays, nous avons des idées bien arrêtées sur les autres pays. Ainsi, pour les Chinois que je fréquente (classe supérieure, puisqu’ils parlent soit français, soit anglais, mon chinois ne me permettant pas encore de communiquer avec d’autres habitants), la France c’est la cuisine, principalement le café 咖啡, les gâteaux 蛋糕 (le gâteau des rois connaît un franc succès ici, ainsi que le croissant et le pain au chocolat/chocolatine) et le vin 红酒. Et puis Paris, qu’ils imaginent à l’instar des Américains comme une ville romantique où l’on boit du champagne sous la Tour Eiffel.
En France, nous avons aussi des visions bien arrêtées sur la Chine, une de nos images d’Epinal étant que là-bas on mange du chien. Mais ce n’est pas un usage très répandu ici. Ainsi, le Festival de Yulin, dans le Guangxi, au sud du pays, mettait à l’honneur cette nourriture et, après bien des pétitions internationales et des réticences fortes exprimées à l’intérieur du pays, la viande de chien a été mise au ban en avril 2020. De même, en 2016, un sondage de l’Agence de presse Xinhua 新华 a montré que 70% des Chinois n’avaient jamais mangé de chien (en bons Français, vous me direz, forts de votre esprit critique, que cela laisse quand même 30% de Chinois qui en ont mangé…). Mais comme notre monde occidental n’a jamais eu l’idée de manger des chiens et des chats (sauf en contrainte, pendant des périodes dures comme le siège de Paris en 1870, quand les Parisiens ont mangé les animaux du zoo du Luxembourg, puis les chiens et les chats, c’est donc presque un tabou, que nous projetons sur d’autres continents et d’autres cultures. Car, dans le fond, nous dénonçons les mauvais traitements de ces chiens et chats, mais en quoi les élevages intensifs de poulets ou porcs sont-ils différents ? Nous faisons ici une hiérarchie subtile entre les animaux basée sur nos affects et non sur la raison. Loin de moi l’idée d’avaliser les susdits élevages intensifs, je pense simplement qu’un porc vaut un chat et un poulet, un chien. Après, libre à chacun d’être carnivore, ou vegan.
En contrepoint à ce stéréotype, et pour mettre un peu de légèreté à mon propos, je voudrais vous raconter le quotidien des animaux domestiques à Pékin, surtout les chiens, puisque les chats (qui sont ici adorés comme des animaux 可爱, « mignons » pour la traduction) sont plutôt en intérieur. Ici les animaux domestiques sont traités comme des enfants, peut-être que la politique de l’enfant unique a laissé bien des personnes âgées (ou autres, mais j’ai surtout vu des seniors) sans compagnie. Ces animaux sont choyés, il y a des rayons entiers dans les supermarchés de nourriture et jouets pour eux. On leur fait des teintures (les oreilles mauves par exemple, je n’ai pas de photo, désolée) et en hiver, on les habille de pied en cap. Il s’agit surtout de petits chiens, des caniches nains pour la plupart, je n’ai pas vu beaucoup de gros chiens.
Je laisse les images parler (prises sur le vif dans la rue, désolée pour la qualité !).













Sur les sites d’achat, j’ai trouvé des déguisements encore plus étonnants, pour transformer votre animal en…


Les animaux comme chats et chiens ont une côte tellement importante que certains de mes collègues les adoptent comme avatars sur les réseaux sociaux d’entreprise.

Bref, soyons ouverts d’esprit.
FB
Et chez nous, la viande de cheval, cet autre ami de l’home ? Au marché, le stand existe, et je détourne les yeux.
Ces vêtements rendent la rue attrayante ! Mais les chats n’aiment pas les suppléments, en Chine, je ne sais pas.
J’ai des bugs WP – donc au revoir et merci !
Je suis très friand de hot dog, et celui de la photo me semble très appétissant ! 😉
Blague à part, merci pour cette remise à plat des menus de chacun. Sur ce, je retourne à mes escargots et à mes cuisses de grenouilles.
Et moi à mes pattes de poulet ! (joke)