L’hiver est vraiment arrivé. Il amène avec lui ces immenses ciels bleus quand le vent du nord nous fait comme des morsures qui traversent les vêtements. Il faut donc des stratégies. D’habillement surtout. Les multi-couches, c’est cela le secret : un collant chaud, un jean, un ti-shirt, un pull, une doudoune à manches courtes et un grand manteau à capuche, sans oublier gants et bonnet, et vous êtes paré ! Aujourd’hui, il faisait -8°C, le vent s’était endormi dans son repaire des montagnes lointaines après avoir lavé le ciel, c’était donc une journée magnifique.
J’ai donc mis le cap, alternativement en vélo et à pied vers un petit quartier que j’avais entraperçu, un lieu particulier, le quartier russe. Jouxtant le Parc du Temple du Jour (日坛公园), un jardin de forme quadrangulaire aux alentours cosmopolites, des Ambassades, des restaurants turcs côtoyant des restaurants chinois, avec pas très loin « La maison lyonnaise », tenue par Nadia, qui propose des andouillettes et des quenelles sur des nappes à carreaux rouge et blanc (très bon restaurant !). C’est un peu une fusion ici de bien des influences.
Attention, n’en déduisez pas que Pékin est une ville cosmopolite comme peut l’être Paris. Ici, à ma connaissance, n’existent pas les ressources que je connaissais là-bas, où vous pouviez passer de l’Afrique à l’Océanie ou à l’Asie en quelques stations de métro. J’étais du coup d’autant plus intéressée à aller explorer ce minuscule bout de Russie.
Je n’ai pas bien compris au premier abord d’où venait cette implantation exotique. Et puis, j’ai trouvé quelques indices sur l’installation de comptoirs marchands au XVIIIe ou XIXe siècle (désolée de n’être pas plus précise, manque de sources !). Donc pour ceux d’entre vous qui feraient un lien rapide autour de la politique, puisque les deux pays sont communistes, et bien non ! (Bien que cela a sûrement joué ensuite). Il ne faut pas oublier que les deux territoires ont une importante frontière commune, ils sont des voisins ancestraux.
En arrivant dans la rue Yabao, qui est l’épicentre de l’endroit, mon attention a été attirée par ce premier immeuble, le Tianya Center où j’ai retrouvé cette langue russe juxtaposée à la langue chinoise. Allez je vous fait pénétrer avec moi dans un centre commercial qui, pour être russe, n’en a pas oublié d’être très chinois.


La rue, nimbée de la belle lumière du jour presque finissant, me ramenait en Chine, j’ai retrouvé les magasins classiques de la ville.


Au bout de la rue, j’ai buté sur le parc, les immeubles du centre d’affaires se laissaient deviner parmi les arbres (un peu) morts et vivants.
En obliquant vers le nord, j’ai croisé cette étonnante épicerie perdue entre les immenses immeubles.

Les caractères cyrilliques étaient partout, doublant la langue chinoise dans leur improbabilité.
Je suis partie à la découverte de ce centre commercial mixte, je vous fais visiter.


Au rez-de-chaussée, une épicerie qui vend des denrées russes ; les vendeurs sont chinois (je n’ai pas vu de vendeur russe ici).
En montant dans les étages, bien des boutiques autour du cuir, de la fourrure (et aussi de la lingerie !). Et toujours pour moi l’étrangeté de ces deux langages apposés.



Après avoir déambulé parmi les stands et acheté des gants fourrés (en peau lainée, deux paires pour 13 euros, je n’ai pas marchandé), j’ai repris ma route, croisant encore quelques uns de ces commerces exotiques.

Et puis avant de rentrer, j’ai continué à aller plein est sur un vélo, pour voir le soleil nimber ces immeubles de CBD qui font comme un repère urbain de leur hauteur. J’ai joué à une course de vitesse avec l’astre solaire déclinant, pour arriver jusqu’à eux et les capter dans toute cette belle lumière.


Encore une belle (et froide) balade.
FB
Une autre superbe découverte, merci 🙂 Y a-t-il des restaurants français, originaires de nos provinces ? La galette est internationale !
Pour le douillet et la protection contre le froid, je me permets d’ajouter le T shirt en soie à manches longues et petit col qu’on peut replier. Il ne prend pas de place, et est efficace, en plus d’être presque inusable. Je l’ai trouvé sur le catalogue d’une marque anglaise qui vend par correspondance et est sérieuse.
Bonne fin d’année, paisible, et pleine de découvertes que tu sais si ben partager ! Amicalement
Oui il y a des restaurants français et même un qui sert des galettes, tenu par un Breton !