En cette période plus que morose à tous les points de vue, voilà un film vraiment réjouissant ! Je suis allée le voir par hasard – vous savez comment sont ces mois d’été où vous scrutez les programmes en essayant d’échapper aux blockbusters, qui, comme dans une loi physique, emplissent le vide laissé par la désertion des autres films jusqu’à occuper la majorité des affiches -, bref, j’ai avisé que dans une petite salle d’art et d’essai près des Champs Elysées se jouait ce film, qui m’avait l’air pas mal au vu du résumé.
Deux fanfares « En avant » (Wallons) et la « Fanfare de Sainte-Cécile » (Flamands) sont toutes deux nominées pour représenter la Belgique dans une finale européenne. Seul hic, celle de Sainte-Cécile perd son soliste d’un arrêt cardiaque… Grâce à la fille du chef d’orchestre, Elke, cette dernière va réussir à débaucher le soliste hors de pair de la fanfare adverse, Hugues…
Je suis sûre que ce que je viens de vous conter vous fait penser aux « Virtuoses » (1), pour ceux d’entre vous qui ont vu ce beau film. Et bien en un sens, oui, il s’agit d’un film sur un championnat mettant en scène des fanfares (des harmonies) et nous suivrons les deux rivales jusqu’en finale ; oui nous verrons des liaisons sentimentales se défaire et se faire… Mais à part ça, rien de commun.
Car nous somme dans quelque chose de très bizarre, qui ne ressemble à rien d’autre. Parfois nous nous demandons même si nous avons déjà vu quelque chose de plus niais. Comédie musicale en play-back sur des sonorités d’Eurovision (mais revisitant des chansons populaires, dans lesquelles j’ai reconnu avec plaisir Elli Medeiros, Lio, Plastic Bertrand et Adamo !), histoires sentimentales dignes de la collection Harlequin (mais interprétées avec une belle sincérité), intrigue cousue de fil blanc, faisant furieusement penser à un téléfilm de base, avec sûrement maints clichés sur la rivalité Wallons/Flamands qui m’ont échappés (mais on ne décroche pas). Bref, objet singulier dans la filmographie actuelle, il apporte une fraîcheur à la limite du ridicule parfois, mais qui reste authentique. Et puis une jolie histoire positive, en ces temps bien négatifs, cela ne peut pas nuire.
Le couple vedette (Amaryllis Uitterlinden et Arthur Dupont) est très bien, ainsi que tous les autres comédiens, d’ailleurs.
Bref, j’ai passé un très bon moment ; c’est peut-être très personnel mais je ne renie pas mon plaisir.
FB
(1) Film de Mark Herman (1996) où l’on voyait une fanfare de mineurs anglais franchir toutes les étapes vers la victoire au championnat d’Angleterre.