Chine, Yunnan – Village de Nuodeng (2023)

Dans toute cette agitation touristique d’après Covid qui parcourt le Yunnan, j’ai trouvé un petit havre de paix, dans le petit village de Nuodeng 诺邓, le plus ancien de l’ethnie Bai (白 « blanc », en référence à la couleur des habits portés par les femmes). Son existence est attestée depuis plus d’un siècle et il est depuis quelques années protégé (il n’est pas possible de le parcourir en voiture, vous verrez que les chemins ne le permettraient pas, dans tous les cas…. Mais méfions-nous de la capacité des Chinois à aménager des sites touristiques à coup de béton, il est heureux que le lieu soit surveillé par la loi).

Arrivée en fin de matinée après bien des routes en lacet, j’ai monté des escaliers pour rejoindre le petit hôtel qui m’attendait tout en haut du village, suivant à bout de souffle mon chauffeur, un gars rude à la peine, qui, bien que fumant cigarette sur cigarette, se déplaçait comme un cabri le long des pierres inégales.

Mais quelle récompense en haut !

La vue de ma chambre

Je suis allée ensuite me promener dans le village, affrontant toutes ces déclivités avec courage (:-) ). Il faut parcourir des sentiers tout de rouge vêtus, qui serpentent au milieu des maisons.

Et souvent affronter des volées de marches bien raides…

Cheminer sur ces sentes inégales, à 2200 mètres d’altitude (bon exercice de cardio !), vous donne une impression de liberté et d’accomplissement, d’autant plus que les touristes sont bien rares, le village est à vous, les autochtones sont bien sympathiques, comme toujours dans le Yunnan. Paix et silence accompagnent vos pas sur les marches.

Les points de vue sur le village sont magnifiques, dans tout ce ciel tourmenté du Yunnan (j’ai adoré ces nuages compacts et légers à la fois tout au long de mon voyage).

On dirait que les maisons se blotissent les unes contre les autres
Avec une vue plus large sur ces montagnes un peu pelées, ma foi.
A l’horizon, le bleu des montagnes
Le caractère chinois, fu 福 signifie « bonheur »
Avec habits qui sèchent dans le vent qui passe

Le village est émaillé de constructions bien anciennes qu’il fait bon découvrir au hasard des chemins, entre la rencontre de poules et canards ou d’ânes au gré du cheminement.

Le Palais de la longévité, initialement construit au XIIIe siècle
Ancien puits de sel

Les autochtones se sont adaptés à ces chemins qui ne cessent de monter et descendre, ils utilisent des ânes pour les amener d’un point à un autre.

Chemin faisant, j’ai croisé cette petite « entreprise » de production de sel, c’est un des produits locaux réputés.

L’autre spécialité de l’endroit qui vaut le détour est le jambon, similaire au jambon cru que nous connaissons. Partout, des officines le produisent.

Vue de la maison d’un marchand de jambon

A peine rentrée de ma longue promenade, j’ai eu le plaisir de le goûter (avec une bière autochtone).

Avec des baguettes !

Après ce dîner, je suis repartie à l’assaut des hauteurs, pour voir le temple du village. Lors de mon ascension, j’ai croisé ces ânes en liberté, qui, avec les poules, font la population animale du lieu.

Fin de journée

J’ai emprunté la Porte du Dragon et du Phoenix, construite sous les Empereurs Qing (1644-1911).

J’ai découvert ensuite ce Temple de Confucius, accroché en haut de la montagne. Il n’y avait personne, le lieu était ouvert, sans garde, sans visiteur, un petit moment d’éternité que j’ai goûté en proportion.

Au loin les montagnes et les nuages
Un lion gardien, presque sympathique
Avec ces arbres tordus par le temps
Beauté des charpentes intérieures (désolée pour la qualité de la photo)

Je suis repartie vers mon hôtel, ayant en moi toute cette beauté silencieuse et tranquille, dans la lumière du jour qui tombait.

Un âne absorbé dans la vision des montagnes (?)

Avant de vous quitter, je voudrais vous raconter une dernière anecdote. Le soir, je m’étais retirée dans ma chambre, j’ai voulu sortir fumer une cigarette vers 21 heures, et là, une Chinoise, que j’avais déjà remarquée, accompagnée de son mari et de deux amis, m’a fait un signe pour que je les rejoigne. Je n’ai pas hésité et j’ai passé une soirée incroyable, à parler chinois (aucun ne parlait anglais) en buvant les bières qu’ils m’offraient. Quelle gentillesse… Je vais avoir du mal à revenir en France !

J’espère vous avoir embarqué avec moi dans cette promenade.

FB