Pékin – Ginkgos et Jardin botanique (2022)

Comme je l’ai déjà évoqué, l’automne est le moment propice pour observer ces magnifiques arbres, les Ginkgos bilobas, appelés ici 银杏, arbres aux abricots d’argent (c’est quand même plus beau que notre appellation, qui fait botaniste érudit), qui pendant quelques fugaces semaines muent du vert au jaune doré.

Le matin, quand je pédale pour aller au bureau, je les croise tout le long de mon chemin.

Choc urbain
Des fulgurances de couleur dorée qui ponctuent mon itinéraire
Comme ébouriffés en pluie d’or le long de cette avenue quelconque

Et la vue depuis le bureau où je travaille, déjà belle en elle-même quand l’atmosphère est pure, se pare maintenant de ces ramures d’or le long de Chang An (l’avenue de la Grande Paix).

Cela va être dur de revenir travailler à Paris… Au fond CBD, le centre d’affaires de Pékin

Même si traquer ces arbres dans les rues de l’hypercentre reste une belle aventure, rien ne vaut d’aller à leur rencontre dans les parcs, et j’ai donc refait une excursion au Jardin botanique de la capitale.

En commençant par la partie sud que je ne connaissais pas et qui abrite les serres du Jardin (j’y ai fait une incursion rapide, à mon avis sans intérêt).

En milieu naturel c’est tout de suite autre chose

C’était un jour merveilleux, bleu du ciel, légère brise, soleil jouant à cache-cache dans les ramures, tout était propice à la contemplation de cette nature qui lançait ses derniers feux d’automne avant de s’assoupir dans le long hiver.

La lueur du soleil dans les branches
Toutes ces cascades de feu jusqu’au sol
Le sol se transforme en parterre d’or, jonché qu’il est par les feuilles des arbres

Chemin faisant, j’ai croisé tous ces gens en train de balayer les feuilles pour récolter quelque chose, je n’ai pas bien compris et j’ai eu l’impression d’assister à un rituel secret et merveilleux.

C’était vraiment une cérémonie collective

Une fontaine bien incongrue me surprend au détour de ma pérégrination, elle est bien belle sous sa frondaison de pins.

Immuable, elle regarde au loin la montagne

Et également ces roses, qui croient encore que l’hiver est loin, et se réchauffent dans la chaleur du soleil et le bleu du ciel.

Mais les Ginkgo restent les plus beaux invités de cette fête d’automne, ils captent toute la lumière et laissent les pins dans l’ombre (ces derniers se vengeront bientôt l’hiver venu).

Dans le bleu immuable du ciel, ils donnent à voir toute leur beauté éphémère.

Avec une pie saisie en plein vol

Le jardin, côté sud, où j’ai commencé ma déambulation, est cerné par ces montagnes qui hérissent les pourtours de la capitale à l’ouest et au nord.

Au loin, la montagne

J’ai avisé un rassemblement d’autochtones à un endroit du parc et je me suis dit qu’il devait s’agir d’animaux (je commence à prendre les code du pays), bingo, deux chats faisaient les vedettes dans le sous-bois.

Chat noir, chat blanc, un air de Kusturica

Les autres arbres, bien qu’éclipsés par les ginkgos, n’oubliaient pas de nous faire part de leur beauté d’automne, déclinant leurs ramures du rouge à l’or.

Erables en rouge et feu
Et en flèches d’argent, comme ces peupliers

Et pour finir, j’ai rejoint le côté nord que j’avais déjà arpenté, pour déambuler à nouveau le long des lacs et des montagnes que je trouve si belles.

Echevèlement
Des gens qui filment un téléphone dans les feuilles, curieux…

En deux semaines, le lac s’est paré d’or.

Pavillon en forme de vigie vers la montagne
Technicolor des arbres

Et puis, le soir descendant sur toute cette nature, j’ai repris le chemin du métro, croisant ce début de crépuscule et les ombres qui glissaient sur l’étendue d’eau miroir.

Avec la trace infime d’un canard à l’horizon
L’amour c’est de regarder ensemble chacun son téléphone

Un dernier ginkgo (pour la route !) me fait de l’oeil de toute sa hauteur au moment où je vais quitter le parc, décidément ces arbres vont me hanter longtemps.

Le lendemain, je suis allée rendre visite à un autre endroit réputé pour ses ginkgos (non, non je ne suis pas monomaniaque, la saison est si courte qu’il faut en profiter vite !).

Dans le quartier de Sanlitun, une rue qui abrite certaines Ambassades, comme celle de Turquie, du Mexique ou du Cameroun, devient en ce début d’automne « the place to be » (plutôt pour les autochtones, j’ai croisé bien peu d’étrangers) pour admirer la double frondaison de ces arbres d’or, qui rythme la rue.

Je ne suis pas seule, comme vous le constatez
Avec un ciel pommelé de toute beauté
Un ton sur ton à l’Ambassade du Cameroun

Il n’était pas ici seulement question d’admirer les arbres dans leurs atours jaune d’or, mais aussi de se mettre en scène. Tout le monde avait un téléphone/un appareil photo dernier cri, pour capturer tout ce qui passait à l’horizon, les arbres, les êtres aimés, les animaux, dans une hiérarchie que je ne saurais évaluer.

Dans le concours du selfie le plus « space »…
Et puis dès qu’il y a un animal à photographier… (voir à droite sur la photo)

Après cette immersion dans ce monde doré, j’ai repris ma route, sans oublier de sacrifier au rituel du test PCR.

Un stand PCR bien agreste pour bien finir la journée

FB