Pékin – vent de sable (2021)

Article court pour vous faire part d’un phénomène inédit dans nos contrées. Nous nous plaignons parfois de la pollution à Paris, rien de comparable ici quand la nature se met à se venger.

Depuis septembre, date de mon arrivée, j’ai vu quelques pics de pollution, bientôt balayés par les solides vents du nord (je dis solides à propos, car ils se heurtent à vous comme autant d’adversaires, envoyant valdinguer les vélos, voire les motos imprudemment garées en lisière des avenues ; j’ai même été plusieurs fois déstabilisée dans la rue par leur vigueur rugissante).

Nous sommes confrontés à une vague de pollution depuis un mois, qui nous a volé tous nos ciels bleus habituels, nous laissant en peine avec des brumes douteuses, de celles qui vous poussent à ne pas sortir ou à vous réfugier dans un cinéma.

Ce matin nous avons atteint un climax dans ce que nous pouvons imaginer. Les employés chinois dans mon équipe étaient impressionnés (ce qui laisse à penser, espoir, que le phénomène est tout à fait inhabituel).

Bref, quand j’ai ouvert les rideaux, j’ai vu une ville jaune… Habitée par un brouillard épais fait de sable, ce que j’ai appris par la suite. Venu de Mongolie, un vent de sable s’est ajouté à la pollution déjà haute pour nous créer un environnement de type post-apocalyptique.

J’ai quand même pris un vélo (avec un masque FFP2, il ne faut pas rigoler) pour arriver au bureau. Même chose ici, des quasi murs de poussière qui faisaient écran entre nous et ce qui nous entourait.

Sur l’application de suivi que nous regardons tous ici, pour savoir quelle est notre exposition à la pollution, les chiffres se sont affolés tout au long du jour. Alors que Paris affichait un score insolent de 20 ppm (partie par million), nous nous débattions dans des mesures tournant autour de 2000 !

Normalement, à ce taux, nous sommes tous morts !

Le vent a repris ce soir, nous espérons qu’il va balayer cette vague venue du nord-est. Et entretemps, j’ai mis les purificateurs d’air au maximum de leur puissance.

FB