A Alexis
Parmi les monuments les plus impressionnants de la capitale chinoise, le Temple du Ciel vaut le détour. Pour moi ce n’est pas vraiment un « détour », de l’endroit où je réside, il me suffit d’enfourcher un vélo (我骑自行车) et de filer plein sud. Après 15 minutes de trajet, laissant sur ma droite un premier ensemble dédié aux achats, autour de la Rue Wangfujing, bordée de centres commerciaux tous plus grands les uns que les autres, un deuxième constitué de l’épicentre officiel de la ville qui aligne autour de la Place Tian An Men des édifices aux noms aussi exotiques que le Musée de la planification urbaine, le Parc de la Culture du Peuple, le Monument aux Héros du Peuple, j’arrive à cet immense parc superposant un demi-cercle sur un rectangle (ciel rond sur terre carrée), 273 hectares de nature jalonnée d’édifices, un ensemble équivalant à quatre fois la Cité interdite.
L’entrée est toujours un peu compliquée ici, pour une question pratique vraiment bête, il faut scanner un Q/R code pour prendre un billet (après avoir scanné un autre Q/R code pour montrer que nous n’apportons pas le Covid19 dans le parc, mais cela, vous êtes habitués dans mes récits), mais mon nom complet (il doit être identique à celui inscrit sur le passeport) ne rentre pas dans les cases, comme dirait Zézette (1). Heureusement, il y a toujours un ange gardien pour vous aider, il avait pris ce jour-là la forme d’un garde bourru qui en avait oublié de me demander mon code Q/R de santé, tellement occupé à résoudre mon problème. Je dis et je redis, les Chinois, certes, ne rentrent pas dans nos standards de politesse, ils ne tiennent pas les portes, ils passent devant vous dans les queues… Mais si vous avez un problème, il y a toujours quelqu’un pour vous aider, ils sont attentifs aux étrangers, si peu nombreux et vont toujours trouver une solution pour vous.
Entrons maintenant dans l’enceinte. La grande différence avec la Cité interdite, l’autre ensemble monumental du centre ville, est la présence de cette nature traversée de pies et d’écureuils agiles, des étendues herbeuses et des presque forêts laissent passer la lumière dans leurs frondaisons. A ma première visite, en octobre, les pivoines rouges et les roses mêlaient leur couleur au vert de l’herbe et des branchages, c’était très beau.
La paix que vous ressentez ici n’est pas étonnante, il s’agit d’un immense lieu dédié au culte, pensé dans son agencement pour atteindre une perfection entre ciel et terre, mondes humain et divin, cet équilibre est perceptible, même si vous n’êtes pas Chinois. Un peu comme quand vous entrez dans une cathédrale en Europe, quelque chose de spirituel vous saisit, que vous soyez Catholique ou non.
Dessiné et construit au XVe siècle, il servait à l’Empereur de retraite pour prier les Dieux et leur faire des sacrifices, il a été rénové au XVIIIe siècle et inscrit en 1998 au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Attendez-vous à marcher des kilomètres (j’en ai fait presque 8 la dernière fois), pour rallier les différents centres de ce vaste temple à ciel ouvert. Et au vu du contexte, lors de ma visite, il n’y avait pas grand monde, ce qui est exceptionnel.
La visite, du nord au sud, commence par la « Salle des prières pour une bonne moisson« , une rotonde au milieu d’un ensemble de bâtiments rectangulaires, toujours cette symbolique de formes qui renvoie au ciel et à la terre.






Il est bon de flâner dans les à-côtés de la voie principale, pour aller à la rencontre de palais et autres constructions, qui représenteraient à eux seuls sous nos latitudes un monument à part entière.
Je vais cependant vous mener directement au saint des saint, la Demeure du Seigneur du Ciel et l’Autel du Ciel. Normalement pleines de monde, ces espaces nous livraient ce jour-là leur vastitude esseulées. C’est absolument superbe, cet ensemble ancien qui surplombe la ville moderne, structure silencieuse et belle dans le bleu de cette journée.







J’adore ce lieu. J’y reviendrai.
FB
(1) « Le Père Noël est une ordure », Jean-Marie Poiré 1982.
Merci pour le partage de ton voyage extraordinaire et beau; amicalement 🙂