A Caro
Tout ici dans le climat est brusque, mardi un vent glacial soufflait sur la ville, nous assurant certes un ciel bleu mais faisant descendre la température ressentie aux alentours de -9/-10°C. Ce samedi, un vrai réchauffement s’est opéré, si les températures sont encore négatives la nuit, il a fait autour de 13/14°C dans la journée ; on ne sait plus comment s’habiller, il faut abandonner des couches d’hiver dans nos vêtements, faire des paris sur des tenues plus légères, tout en espérant qu’elles vont suffire. J’ai compris que je n’aurais pas droit ici à la transition à laquelle j’étais habituée dans la capitale française, où les degrés montent et descendent presque imperceptiblement…
Et donc ce samedi matin au ciel bleu, après mes deux heures de chinois ( 🙂 ), j’ai pris la clé des champs pour aller au sud-ouest où m’attendaient une mosquée et quelques petits temples, dans le quartier musulman de la capitale. Après un court voyage en métro (7 kms), j’ai refait surface le long d’une six voies pour bifurquer quelques dizaines de mètres après sur la droite dans un hutong (胡同) avec les précautions d’usage, scan d’un Q/R code et prise de température, sous les yeux d’un vieil homme fatigué en tenue matelassée et policière.
Je vais vous amener avec moi dans cet univers particulier de la capitale, que j’ai découvert de manière livresque il y a quelques années en France, en lisant « Quatre générations sous le même toit » de Lao She (老舍), qui nous conte la guerre Sino-japonaise dans les années trente et met en lumière ces quartiers presque refermés sur eux-mêmes où vivent des communautés, dans lesquelles tout le monde se connaît. Le mot viendrait de la langue Mongole et signifierait « puits« , les habitats se groupant autour de cette ressource essentielle qu’est l’eau.
Pékin était sillonnée de ces ruelles jusqu’à ce que, entre les années 1990 et 2010, des destructions massives interviennent, éventrant ces ensembles jugés insalubres et les remplaçant par de grands buildings (qui ont eux aussi vieilli à leur tour). Depuis 2015, la municipalité les épargne, quitte à les reconstruire à l’identique mais à neuf (je vous ai déjà parlé de la relation de la Chine à son histoire, elle est vraiment différente de la nôtre).
Au sein de ces ensembles, des rénovations plus ciblées visent à créer des habitats de luxe, maisons avec cours fermées, revues dans des standards modernes ; certaines sont magnifiques (voir lien plus bas). J’aurais adoré habiter là, mais en cette période de Covid19 où tout le monde a peur dans la capitale, ce n’était pas vraiment une bonne idée, je verrai l’an prochain.
Allez, partons pour une balade, dans cet après-midi presque printanier, dans ces petites voies ramifiées et sinueuses, qui offrent tellement de contraste avec les voies rapides qui sillonnent la ville.
Si je peux me permettre une notation très prosaïque, mais bien utile, vous pouvez trouver à Pékin des toilettes publiques presque partout, car elles étaient destinées à ces ensembles, la toilette était communautaire ; et j’ai vu plusieurs fois sortir de ces toilettes des femmes habillées en pyjama qui venaient d’y faire leurs ablutions du matin.
Un joli voyage dans le soleil de l’après-midi, au gré du bruit des conversations qui s’improvisent çà et là au gré des carrefours et du ping-pong auxquels s’adonnent quelques séniors dans ce printemps qui commence.
FB














Merci pour cette nouvelle découverte. 🙂
Merci beaucoup 🙂 Belles découvertes à suivre 🙂
( mais quels fouillis !! )
Merci pour cette magnifique promenade. Je me suis régalée! Encore…Envoyé depuis mon appareil Galaxy
Encore un magnifique récit itinérant.
Vivement la suite !