Je voulais ici vous faire partager une beauté musicale, j’ai choisi un extrait de cette oeuvre magnifique, la « Messa di Requiem » de Giuseppe Verdi, créée en 1874, à la mémoire d’Alessandro Manzoni, un poète de ses amis, mort en 1873.
Un Requiem est une messe des morts Catholique (du latin « requies » mot qui signifie « repos »), écrite en latin (mais là je suis à l’aise 🙂 ), en forme d’évocation du jugement dernier, qui nous fait passer de moments de terreur, quand les fidèles voient s’abattre sur eux le glaive de la justice (morceau emblématique : « Confutatis« ) à des moments de prière éperdue, pour quémander la grâce de ce Dieu inflexible qui revient sur terre pour séparer le bon grain de l’ivraie.
Giuseppe Verdi a choisi pour son Requiem une forme opératique, c’est à dire qu’il reste dans le même registre que dans ses opéras, un orchestre de grande ampleur, deux choeurs (100 chanteurs) et quatre solistes, basse, ténor, soprano et alto. Il tire de cet imposant dispositif une grande force qui lui permet des contrastes entre des moments lumineux, qui nous rappellent certains peintres de l’ancien temps, quand ils nous décrivaient le Paradis ou les extases divines, et des instants de profond découragement, où l’âme sombre dans un désarroi sans fin.
Que l’on soit croyant ou non importe peu pour être touché par cette musique. Elle vient nous chercher au plus profond de nous-mêmes de manière bouleversante, je trouve.
Ici, le morceau dont je veux vous parler appartient à la deuxième catégorie. C’est une pièce qui est célèbre dans le Requiem de Mozart, très belle et empreinte de beaucoup d’intimité.
Les paroles sont les suivantes :
Lacrimosa dies illa (jour de larmes que ce jour-là)
Qua resurget ex favilla (quand resurgira de la poussière)
Judicandus homo reus (l’homme coupable qui doit être jugé)
Huic ergo parce Deus (épargne-le ô Dieu)
Pie Jesu, Jesu Domine (Seigneur Jésus miséricordieux)
Dona eis requiem (Donne-leur la paix)
Amen
Elles mélangent effroi de la divinité, humilité devant sa toute-puissance et prière adressées à ce Dieu pour faire partie des élus qui auront accès au Paradis.
Dans l’oeuvre de Giuseppe Verdi, après une ouverture de l’alto seule en forme de déploration infinie, les autres solistes prennent la parole, puis le choeur à son tour ; la soprano et l’alto continuent à souligner le rythme de leurs dires en forme d’ascension vers la lumière. Nous passons dans ces quelques minutes du désespoir à l’espoir absolus. C’est magnifique et je vous laisse écouter.
FB
Absolument magnifique.
Merci, oui je trouve cette oeuvre superbe. J’écoute en ce moment le Requiem allemand de Brahms, très très beau…
Dans le très beau film de Mouret, tu trouveras aussi une très belle collection de chef d’œuvres classiques. 😉