Appâtée par bien des critiques élogieuses de nos grands manitous (Libération, Télérama, Le Figaro… Donc vous voyez, éclectisme !), je suis allée voir ce film tout à l’heure, intéressée par le sujet, qui revient sur cette guerre si complexe et si grave pour l’Europe, qui a duré dix ans, de 1991 à 2001, suite au délitement de l’ex-Yougoslavie.
L’histoire, qui se déroule sur quelques heures, nous montre un hôtel de luxe de Sarajevo, à la fois en pleine effervescence, car les dignitaires européens, qui se rendent dans la ville pour la célébration de l’anniversaire de l’assassinat de l’Archiduc François-Joseph par le Serbe Gavrilo Princip, élément déclencheur de la Première Guerre Mondiale, doivent dîner et séjourner à l’hôtel en question. Se mêle à cet événement officiel de vraies difficultés internes à l’hôtel lui-même, au bord de la faillite ; les employés, qui n’ont pas été payés depuis deux mois, menacent de faire grève le même soir et le directeur, dépassé, utilise des méthodes peu déontologiques… Enfin, s’entrecroise à cette histoire des interviews menées par une journaliste sur le toit du même hôtel (je n’ai pas compris tout de suite, j’avoue) sur cet événement.
Que dire ? Tout cela est bien confus et n’appelle pas, vu de moi, les critiques élogieuses que j’ai pu lire ça et là. Film ambitieux mais finalement sans grande consistance, qui nous fait comprendre que multiplier les sujets qui semblent finir par se focaliser en un point unique ne fait pas une oeuvre cohérente. Que manque t-il ici ? Difficile à dire… Du rythme, sûrement, parce que faire courir les personnages dans tout les sens ne suffit pas à le donner. Du sens, aussi. Il est intéressant certes, d’assister aux entretiens de la journaliste avec des historiens, sur le fait historique qui est au centre du film, mais cela ne suffit pas à donner une réelle consistance à ce que nous voyons.
Ajoutons à cela que nous ne sommes en empathie avec aucun des personnages ; ce n’est pas une obligation, bien sûr, cela peut même être un parti-pris de cinéaste, mais ici, cela contribue encore à nous éloigner de ce que ce film veut nous dire.
Bien déçue, vous le comprenez…
FB