Je me suis interrogée sur la nécessité de faire une critique de ce film, vu avant-hier (et vous noterez que le délai de décision a été rapide !). Et puis, je me suis dit que cela valait peut-être la peine… Vous en jugerez.
Résumons l’histoire, somme toute assez linéaire. Adaline, une jolie jeune femme de vingt-neuf ans, est frappée par un choc électrique et, miracle, son horloge biologique va rester bloquée sur l’âge qu’elle avait à l’époque. Nous suivons son existence solitaire pendant des décennies ; seule l’accompagne dans son secret sa fille, qui vieillit plus vite qu’elle, normal vu le présupposé de base du scénario (vous suivez ? Sinon, je dois dire que vous en êtes au niveau -1 des connaissances sur les paradoxes temporels : révisez, que diantre !). Mais voilà, elle va faire la connaissance d’un jeune homme séduisant du même âge (d’apparence) qu’elle et se laisser aller à l’amour. Elle découvrira qu’elle a été la maîtresse de son père, relation interrompue brutalement et s’ensuivra de cette révélation un épisode dramatique (mais 1/ c’est presque le seul du film, 2/ l’histoire se finira pas trop mal).
C’est un récit d’un classique absolu, une bluette hollywoodienne où il se passe peu de choses et où le metteur en scène n’arrive pas à se saisir de quoi que ce soit dans les idées de base pour en faire quelque chose. Le lisse absolu formaté en forme de film acceptable, un peu comme ces aliments qui nous sont maintenant proposés, gluten-free, calorie-free, lactose-free et pour autant parfois agréables à manger. Avec un côté mystérieux mêlant science et magie (ah, l’explication docte en voix off de ce qui arrive à Adaline lorsqu’elle gagne l’anti-âge absolu) qui ne mène à rien. Ainsi, le dilemne d’Adaline à rester jeune éternellement (est-ce une bénédiction ou un anathème ?) est à peine esquissé, sa difficulté à dire son identité aux autres sera balayée par une histoire d’amour très convenue, elle ne pose aucun regard particulier sur tous les pans d’histoire qu’elle traverse, altière, excellant toujours à prendre dans la mode des différentes époques les tenues qui la mettent en valeur… Bref, nous étions presque dans « L’étrange histoire de Benjamin Button » (David Fincher, 2008) et nous nous retrouvons dans un scénario de type « Harlequin« , célèbre série de littérature pour filles.
Heureusement, heureusement, il y a quelque chose qui nous aide à voir le film jusqu’au bout, c’est la présence lumineuse de Blake Lively. Remarquée dans « Instinct de survie » (2016, voir critique sur ce blog), elle met sa présence fragile, séduisante et solaire au service de cette pauvre intrigue, parvenant (presque) à la sauver.
Donc, si vous êtes vraiment coincés chez vous, que votre DD a rendu l’âme, que vous n’êtes plus connectés à internet, et qu’il ne vous reste que ce film sur une clé USB, allez-y, je n’ai rien contre (1)
FB
(1) Vous pourrez enchaîner avec « I bought a zoo » (voir sur ce blog) s’il est sur la même clé USB et vous serez dans le ton.