Cinémas – Justin LIN : Star Trek, sans limites (2016)

Ah, Star Trek ! Série qui passait dans ma jeunesse le samedi après-midi à la télévision. Conçue entre 1966 et 1969, elle mettait en scène au XXIIIe siècle, l’équipage du vaisseau intergalactique (ça fait mieux que « spatial », je trouve) Enterprise, conduit par le capitaine James T. Kirk (William Shatner) secondé par l’impassible M. Spock, vulcanien aux oreilles pointues (Leonard Nimroy), qui explorait la galaxie pour découvrir d’autres formes de vie et les approcher, si possible pacifiquement.

C’était un de mes premiers contacts avec ce que nous appelons la « science-fiction » (que j’allais dévorer sous forme de livres quelques années après) et j’aimais bien ce rendez-vous hebdomadaire avec de lointaines planètes, le capitaine qui menait son vaisseau en bon père de famille, comme nous pourrions dire.

star trek

Le « bon » vieux temps

star trek sans limites

Revu et corrigé par le numérique…

La révolution numérique, l’invention des « blockbusters », films où le budget le dispute à la qualité des effets spéciaux, est depuis passée par là… Nous étions face à des oeuvres bricolées, la nouvelle ère cinématographique nous ouvre les portes vers autre chose, de plus sophistiqué, c’est sûr.

Pour en revenir au film, c’est un bon choix du mois d’août. Je dois dire que j’ai été captée, littéralement, par les moments d’action, les batailles qui se déroulent devant nous dans ce que nous pouvons peut-être encore appeler le ciel, magnifiquement menées (mais rappelons-nous que le metteur en scène en est à son opus 5 de la série de films « Fast and furious » et donc il excelle à transposer les péripéties terrestres de bolides à quatre roues dans l’espace, convenons-en). Il nous tient en haleine devant les affrontements qui opposent les bons aux méchants dans un space opera qui impose le respect. Les images de la ville sont impressionnantes, construites sur le principe de la force centripète ; imaginez un endroit où vous pourriez vivre avec des personnes qui habitent le même univers que vous mais en vous surplombant, tête en bas (oui je sais, je ne suis peut-être pas claire mais je n’ai pas trouvé de photo pour vous expliquer plus simplement !). Donc mention pour les effets spéciaux, vraiment réussis.

A part ça, pas grand chose… Nous sentons le metteur en scène engoncé dans les habits de la série (1), ayant embauché quelques bons acteurs au passage (Simon Pegg, qui ré-endosse son rôle de « Mission impossible » et que nous avions trouvé bien meilleur dans « Absolutely anything » de Terry Jones), la superbe Zoe Saldanas, déjà repérée dans « Les gardiens de la galaxie », et puis, et puis… Je ne pourrai pas distinguer Chris Pine ni Zachary Quinto, qui font le job, comme on dit aujourd’hui, pas moins mais pas plus.

Car, au-delà des scènes d’action que j’ai mentionnées ci-dessus, que tout cela est convenu, les relations entre les gens, leurs interactions au quotidien, jusqu’à en devenir vraiment bébête… Un peu comme si la machine (les effets spéciaux) avait fini par l’emporter sur l’homme (les acteurs), qui n’est invité dans ces films de haute technologie que comme un figurant.

Donc un assez bon moment pour être transporté dans l’espace, mais pour les relations humaines, lisez Jane Austen ! (2)

FB

(1) Grand respect des couleurs et formes des tuniques de l’équipage  😉
(2) Ou Dostoïevsky, ou Faulkner, ou autre, comme vous voulez, vous en trouverez bien un !