Incipit : c’est un article un peu long que je livre ici, je sais ; il m’a pris pas mal de temps pour l’écrire, lisez-le jusqu’au bout…
Depuis des siècles, nombre d’hommes, des penseurs, des philosophes, ont essayé de décrypter le monde pour leur profit et celui de leurs congénères. La pensée qu’ils construisaient, nourrie de réflexions intérieures, d’observations du monde, de lectures, d’échanges avec les autres, s’échafaudait lentement, prenant le temps de maturer, parfois le temps d’une vie entière… Admirés, étudiés, ils s’inscrivaient parfaitement dans une société qui prônait l’éducation comme vecteur de liberté, via toutes les possibilités que celle-ci peut offrir pour se construire comme être pensant (1), qui leur permettait d’être ce qu’ils étaient et de la transcender. Jusqu’à une époque récente, cette tendance s’est poursuivie pour ensuite décliner et nous mener là où nous en sommes.
En cet Après 13 novembre (car peu importe ce que nous ferons, nous serons toujours « Après »), je voudrais essayer de livrer ici, en forme de billet sans prétention, quelques idées sur le sujet, qui me sont tout à fait personnelles, soyons clairs.
« Cogito ergo sum », disait René Descartes au XVIIe siècle, manifestant l’importance de penser le monde, de se penser, pour mieux se comprendre. Mieux se comprendre pour mieux s’accepter (« Connais-toi toi-même » disait un précepte des Grecs anciens, gravé au fronton du Temple de Delphes et repris par Platon). Mieux s’accepter pour mieux tolérer le monde. C’est à cela que renvoie cette phrase du philosophe, seule la capacité à échafauder une pensée réflexive sur l’univers qui nous entoure et sur soi nous permet de nous y inscrire au mieux.
Pour construire cette pensée, il faut des outils propices. De l’éducation, bien sûr, qui fournit une méthodologie pour appréhender les concepts, pour analyser ce que nous voyons ou ressentons (l’intuition est une bonne chose, mais elle a ses limites) ; du temps, ou plutôt de la disponibilité cérébrale, pour laisser se développer les idées ; de l’envie de confronter sa pensée à celles des autres, de la partager et ainsi de la polir (la confrontation pouvant se faire avec des personnes en chair et en os ou au travers de média, comme la lecture, la radio, l’art,…). Curiosité sur le monde versus référence circulaire à soi-même, articulation d’une pensée propre versus abandon aux instincts, voilà ce qui est dit ici : la pensée fait l’homme.
Nous pourrions bien sûr, imaginer une pensée spontanée, qui jaillirait sans effort toute architecturée ; mais avouez que ce serait là le fait d’un être quasiment surnaturel.
Je suis moi-même née à une époque et dans un milieu où éducation et culture voulaient dire quelque chose, où déjà enfant, j’étais poussée à m’instruire, à me dépasser dans l’éducation, ce dont je ne serai jamais assez reconnaissante à mes parents. Car j’ai pu m’inscrire avec mes limites, bien sûr, dans l’idéal décrit plus haut, d’une personne qui a les moyens de penser par elle-même. Et je ne néglige pas ici toute ma chance (2).
Mais je suis inquiète des mouvements de fond que je vois se profiler dans notre société actuelle dans ce domaine. Loin de tendre à l’exhaustivité ni à la profondeur, voici quelques réflexions sur la réflexion dans notre monde (3).
Une éducation sacrifiée
Nous pourrions dire ici que l’idéal de Jules Ferry et de ses successeurs a fait long feu. Et citer par exemple les chiffres de l’étude « PISA »(4), dans laquelle la France ne cesse de baisser et, plus grave, a été pointée en 2012 comme la championne des inégalités entre élèves. Bref, avec la cohorte de « mesurettes » plaquées ci et là par les différents Ministres de l’éducation nationale de tous bords, qui ne visent qu’à un effet « paillette » à la limite de la démagogie (5), cet outil vital ne cesse de se fissurer jusqu’à ne plus remplir son office.
Bien sûr, l’Etat n’est pas le seul responsable (6), il faut également – surtout ? – citer (mais rapidement, nous ne sommes pas ici dans une Thèse de doctorat) l’effondrement de l’autorité familiale, qui renvoie la responsabilité de l’éducation au seul appareil public, alors qu’il incombe en premier aux parents de se charger du sujet. Et je ne parle pas ici, stéréotype trop souvent brandi, des seules familles défavorisées, tout le monde est concerné ; lorsque je voie par exemple dans les beaux quartiers peuplés de « Bo-bos » où je réside, des enfants faire la loi au supermarché, entraînant mère et/ou père à acheter tout ce qui leur fait envie, n’obéissant à rien (si bien que la moitié du supermarché finit par connaître par coeur le prénom de l’enfant rebelle, tellement il est ânnoné par les parents, pour tenter de remettre, sans succès, leur progéniture dans le droit chemin ; « Anaïs, ne touche pas ça – Anaïs viens ici – Anaïs, non… Cela vous dit quelque chose ?).
Bref, sous le poids de plusieurs facteurs rapidement évoqués ci-dessus, l’un des principaux vecteurs d’intégration sociale et de construction d’un être conscient, lucide et prêt à assumer un rôle politique (7) est au bord de la rupture.
Nous noterons au passage que les deux électrochocs infligés à la France en cette année 2015, l’un en janvier et l’autre en novembre, auraient pu permettre au Gouvernement, lui aussi confronté à cette société peu encline à la contrainte et qui l’incite à rechercher plutôt le consensus, de prendre des mesures de fond, d’attaquer le mal à la racine, en profitant de cet état de grâce que laissent toujours les chocs (8). Mais non, nous avons renforcé police et armée (mesure immédiate, visible, nécessaire certes mais quoi après ?).
Une matérialité galopante
Les XIXe et XXe siècle présentent en apparence le paradoxe d’avoir mis à bas les idéaux de pensée (religion notamment) tout en en construisant de nouveaux (politique) et en les détruisant à leur tour pour ne plus rien laisser que débris et sable. Nous sommes peut-être dans un moment de transition, long à nos yeux, mais imperceptible à l’échelle de l’histoire, où nous voyons les forces collectives qui nous traversaient être réduites à presque rien. Les intellectuels ont depuis longtemps baissé pavillon (9), les politiques, en cultivant le pragmatisme et la realpolitik, n’entraînent plus grand monde vers les sommets. Car depuis la Révolution française (10), la valeur « argent » a fait son chemin, suivant le mouvement inverse des valeurs décrites ci-dessus, s’incrustant dans les vides laissés par leur reflux, jusqu’à prendre la plus grande place, nous laissant en partage (si je peux dire) un monde dominé par la matérialité. Mon mode de transport, les vêtements que je porte, mon statut professionnel, la marque de mon smartphone, mes destinations de vacances, le statut de qui je fréquente, ce que je mange, voilà ce qui me définit désormais aux yeux de la société et finit par conditionner mes opinions. Et cela s’applique à toutes les strates socio-culturelles ; nous pourrions ainsi définir tant un ouvrier qu’un Bo-bo. Il est vrai que de tout temps, les êtres humains se sont définis, au moins en partie, par l’appartenance à un groupe, mais je voulais pointer que dans notre société qui se dit libre et avancée, où tout le monde clame son unicité, le phénomène reste le même et bien peu de gens possèdent les moyens de transcender cela.
Car tout le monde se sent unique dans notre société, tout en faisant comme tous les autres. C’est ce paradoxe qui est sûrement nouveau, encouragé par la société de consommation, qui promet à tous un avenir doré bien à lui, pariant sur la différence tout en faisant acheter à tous les mêmes biens (célèbre slogan d’un marque hégémoniste « Think different »). Je cultive mon originalité dans la similitude… Auparavant, j’appartenais à un groupe et je revendiquais d’être comme mes compagnons de route, maintenant, équilibre plus complexe à maintenir, je suis moi-même mais enfermé dans un réseau de valeurs et de signes que je ne veux pas, ou ne peux pas, voir.
Et donc nous voilà, tous pareils et essayant d’être uniques, surfant de consommation en consommation, éthique ou non, bio ou non, peu importe, Homo Consumans avant tout. Sans plus savoir à quoi cela nous mène. Nous en sommes venus à « consommer » des amis, via les réseaux sociaux par exemple, ou au moyen cette magnifique avancée de la technique que sont les smartphones, qui nous rapprochent de nos amis virtuels dans la même mesure qu’ils nous éloignent du monde alentour (11).
Même internet, qui nous vendait la connaissance infinie et partagée, a manqué son but. Recevoir des mails, chatter, poster sur les réseaux sociaux, commander des biens et services, rechercher le divertissement, voilà les usages premiers de l’outil dans notre monde occidental. La majorité des sites d’information ne s’y sont pas trompés, qui nous proposent des brèves immédiates, sans analyse particulière ; nous savons les faits, mais pas leur interprétation, peu importe.
Et cela nous rejette, que nous en soyons conscient ou non, dans le néant du désespoir, au sens philosophique du terme, puisque rien ne vient transcender notre pauvre vie de consommateur effréné.
Une unicité qui se transforme en solitude
Je suis spécial, tout le monde alentour me le dit, à commencer, comme déjà vu, par les médias et je peux tout (12). Voilà l’être humain que nous invite à être notre monde moderne, à l’image de l’enfant tout puissant décrit par les Psychanalystes. En ego surdimensionné que je suis, tout le monde me doit tout (comme les parents le doivent à un nouveau-né) et je ne dois rien à personne. Donc si je marche dans la rue (si possible, un smartphone à la main), tout le monde doit s’écarter, si je désire un objet, je dois l’avoir ; la résistance à la frustration s’efface peu à peu, ainsi que la patience et la tolérance. Ainsi, il est normal que quelqu’un me cède la place pour entrer dans une rame de métro, mais il est également normal que je me précipite pour entrer sans laisser sortir les autres… Je prend et je ne donne pas. Et je ne comprend pas que l’on ne me donne pas. Je me suis enfermé dans quelque chose dont je ne sais comment sortir puisque je n’ai pas les clés de décryptage. L’unicité engendre la solitude, la solidarité est à double sens, comme semblent l’ignorer bien des individus.
Le matérialisme, qui fonde sur la société de consommation, a bien compris ce mécanisme et vient parler à nos instincts les plus profonds, nous promettre la satisfaction rapide de nos désirs très enfantins ; posséder le smartphone à la mode, les dernières chaussures en vue (en ce moment, petit insert de mode, Mesdames, optez pour des Stan Smith Adidas 😉 ), rêver à remporter la Star Academy ou à faire plein d’argent en tant que trader… Nous sommes ici dans l’immédiateté, une fois encore, faite de pulsions qui sont antagonistes à l’élévation spirituelle qui nous permettrait de penser (que l’on me comprenne bien, je ne suis pas en train de critiquer le fait de consommer, je suis moi-même dans cette tendance, mais plutôt tout ce qu’elle inhibe en nous quand elle est prépondérante).
Un appauvrissement de la culture
Conjuguons la croissance de la matérialité, le phénomène de l’homme/enfant-roi qui veut tout tout de suite et nous comprenons bien l’irruption d’artistes comme Jeff Koons (13).
L’Art est à l’image de la société, les artistes ne sont pas en suspens au-dessus d’elle, Van Eyck, Leonard De Vinci, Picasso, Malevitch, Bach, Mozart, Beethoven, Praxitèle, Canova, sont façonnés par leur époque, stimulés par elle ; même quand ils font rupture, c’est par rapport à cette référence. Ils sont portés à aspirer aussi haut que le contexte le leur permet.
Quelle forme d’Art nous préparons-nous, maintenant, dans cette période de matérialité et d’immédiateté qui nous anime ? Des Jeff Koons, comme dit plus haut, Damien Hirst et nombre de photographes. Nous masquons cette pauvreté comme nous le pouvons : moins l’oeuvre a à dire, plus sont longs et obscurs les commentaires qui l’accompagnent, comme pour tenir à distance le spectateur, en l’enveloppant dans un rideau de fumée auquel pas grand monde n’arrive à trouver de sens – et pour cause, il est absent (14). Si vous fréquentez les musées ou les expositions, je vous recommande de noter la différence de discours entre les oeuvres dites classiques (cartons clairs et factuels, pédagogiques) et les oeuvres dites contemporaines (mots savants et pompeux comme pour construire un sens à ce qui n’en a pas). Ce n’est pas là que nous trouverons les clés pour transcender ce qui nous entoure.
Il reste bien sûr quelques artistes qui ont un discours sur le monde, pour citer des peintres/plasticiens, par exemple, Anselm Kiefer, Christian Boltanski, Vladimir Veličković ou encore Pierre Soulages, mais ce sont des « vieux de la vieille », respectivement 70, 80, 95 et 71 ans… Même Bill Viola, que j’apprécie énormément, frôle les 65 ans. Où est donc la relève ?
Ajoutons à cela des expositions qui font de plus en plus la part belle à la facilité, pour attirer le chaland ; des expositions de photographies qui se multiplient autour de ce média immédiat ; des expositions sulfureuses, dont le Musée d’Orsay devient un adepte « Le nu masculin », « Sade » et maintenant « La prostitution », une promesse d’interdit et de sexualité pour émoustiller le visiteur. Même Beaubourg, institution que je trouve normalement exigeante, a convoqué Jeff Koons l’an dernier en une exposition fleuve à succès.
Et que dire des récentes affiches qui fleurissent dans le métro parisien pour nous inviter à des concerts symphoniques autour des bandes originales de films comme « Le Seigneur des anneaux » ou même de jeux vidéo, comme « Final fantasy » (15) ?
Ajoutons à cela que, conformément à la célèbre phrase d’Andy Wharol (Chacun aura son « quart d’heure de célébrité »), tout le monde est susceptible de faire de l’Art, en postant ses photos sur Instagram ou autres, en enregistrant ses morceaux de musique sur You Tube et assimilés… Nous sommes de plus en plus dans un Art sans projet, sans finalité (sinon celle de me mettre, moi, qui produit, en scène) ne recherchant que l’esthétique, sans profondeur au-delà (notons que mon propos englobe le trash, cette tendance à produire du laid et qui se pense transgressive, mais qui rejoint l’esthétique en ce qu’il est son inverse, donc se référant aux mêmes valeurs ; nous pourrions évoquer ici, par exemple, certaines mises en scène de théatre qui ne reculent pas devant le fait de mettre la nudité en scène, voire pire).
Bienvenue dans l’e-monde
Nous avons créé quelque chose de très spécial, la e-convivialité, dans laquelle vous ne pouvez pas déguster ensemble une bonne bouteille de vin ou un repas gastronomique, seulement échanger des propos (souvent superficiels) via les réseaux. A qui poste la vidéo la plus drôle, l’image la plus belle, a le plus de like… Tout cela crée un ersatz de lien, tout bouge, tout va très vite, j’ouvre Facebook, je fais quelques sms, je regarde mes tweets… Et je recommence. Tout cela peut m’occuper longtemps (une vie ?), limitant mes interactions avec la vraie vie, celle qui n’est pas à distance, mais ici, près de moi, dans la rue, dans le métro, dans le restaurant où je suis allé dîner avec des amis. Pourquoi me semble t-elle si peu intéressante comparée à cette existence virtuelle, que je ne peux m’empêcher de regarder mon portable périodiquement, voire le garder avec moi comme un doudou numérique qui m’aiderait à affronter la réalité ? Je ne sais…
Soumis à tant de stimulations, auxquels nous pouvons ajouter les jeux vidéo, la télévision et le cinéma, l’être humain n’est plus incité à réfléchir… Les médias qui permettaient cela, pourtant accessibles, sont boudés ; la radio (je veux dire celle qui titille nos méninges), le livre, tous outils qui permettaient d’échafauder un monde imaginaire et d’élaborer ses propres pensées (15).
Oui, bien sûr, je suis au courant des derniers événements qui se sont produits, j’ai des alertes média dans tous les sens, qui me fournissent une information brute (et brutale), mais décontextualisée et sans analyse aucune.
Et donc, dans ce monde pourtant si propice à la stimulation intellectuelle, par les immenses possibilités qu’il offre pour se doter des moyens de réflexion, l’école gratuite et accessible, les nouveaux moyens de communication, l’offre illimitée de médias en tout genre, comment en arrivons-nous à ce résultat ? Inculture en progression (vu de moi, savoir ce qui s’est passé en temps réel dans le monde, consommer des biens culturels – genre « j’ai fait la Grèce » ou « j’ai vu la dernière exposition qu’il faut voir ab-so-lu-ment ! – ne relève pas du domaine de la culture, il manque l’assimilation intérieure de ces objets, seule susceptible de nous tirer vers le haut), mise à l’écart de l’autre, sauf s’il est virtuel, tout cela ne nous prédispose pas à la compréhension de nous-mêmes, d’où pourrait surgir l’amour de soi, préfigurant la meilleure acceptation des autres. Nous en sommes toujours, malheureusement, à croire que libérer nos instincts premiers, qui nous portent à la satisfaction immédiate des désirs, va nous rendre plus heureux. Et c’est le contraire qui se produit, car nous sommes ainsi des proies potentielles pour la violence et la haine (instincts premiers s’il en est), comme en témoignent des post que j’ai récemment vu passer sur les réseaux sociaux, venant de personnes a priori éduquées.
Résistons, lisons, réfléchissons, combattons l’inculture intérieure, ce sera mon appel dans ce billet.
FB
(1) N’oublions pas tous les combats pour l’éducation, menés depuis fort longtemps et accentués au XIXe siècle, jusqu’à aboutir aux lois portées par le Ministre Jules Ferry, rendant l’école primaire publique gratuite, laïque et obligatoire (1881).
(2) Et la vôtre ; s’il en avait été autrement, pas de blog !
(3) Je cantonnerai mon analyse à la France, elle peut éventuellement être étendue, mais je vous en laisse seul juge.
(4) « Programme international pour le suivi des acquis des élèves », mis en oeuvre par l’OCDE pour mesurer tous les trois ans, depuis 2000, la performance des systèmes éducatifs pays par pays, à l’échelle du monde.
(5) Une des dernières controverses en date concernant l’abolition des notes chiffrées pour évaluer le résultat des élèves, comme génératrices de potentiel traumatisme d’infériorité. Pauvres choux ! C’est vrai qu’il faut les préserver de cette agression inhumaine, eux qui vont ensuite affronter le chômage, la lente destruction de la planète et j’en passe…
(6) Il faudrait dans notre société remettre le curseur au bon endroit entre responsabilité individuelle et responsabilité de l’Etat. Je vous renvoie en guise d’illustration à la ligne brisée qui sépare Etatisme et Libre entreprenariat en matière d’industrie, notamment pour les entreprises détenues en majorité par l’Etat, zone d’ombre dont tout le monde essaye de profiter, en une cacophonie généralisée.
(7) Au sens premier du terme, πολιτικός, citoyen.
(8) Je vous invite à lire absolument « La stratégie du choc » de Naomi Klein (2007), journaliste que je trouve d’une clairvoyance étonnante.
(9) Je vous invite à me citer un penseur actuel qui ait autant de force que nos anciens. Le premier qui me dit Michel Onfray (j’ai un nom !), je l’exclue du blog !
(10) A laquelle il faut rendre sa place, ce n’était pas une lutte de classe entre manants et élites, mais plutôt le fruit de l’aspiration des bourgeois, détenteurs de la richesse, à prendre la place de la noblesse, détentrice de la renommée.
(11) Je ne vous infligerai que quelques exemples et vous laisserai nommer par vous-mêmes les autres : quelqu’un qui a presque un millier d’amis sur facebook et ne trouve personne pour l’aider à déménager, deux personnes attablées qui n’arrêtent pas de surfer sur leur portable tout en étant soi-disant ensemble, ces fantômes sans cesse croisés dans les rues le nez sur leur téléphone portable…
(12) Cf. les magazines féminins, par exemple, qui nous houspillent sur le mode « le bonheur si je veux », « je décide de perdre du poids », etc.
(13) Je renvoie à l’article sur mon blog.
(14) « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement- Et les mots pour le dire arrivent aisément », Nicolas Boileau-Despréaux (1674)
(15) Le premier est une trilogie réalisée d’après l’oeuvre de J.J.R. Tolkien par Peter Jackson, le deuxième est un jeu vidéo japonais avec suites. Un petit aperçu de la musique dont il est question :
(15) Ne caricaturons pas les autres médias, certains films sont propices à la réflexion et il existe d’excellentes émissions télévisées.
Notons quand même que certains psychiatres ont noté comme un fait alarmant que l’utilisation excessive par les enfants de tous ces nouveaux médias ne leur permet pas de faire grandir leur imaginaire.
Merci pour ces chemins. Ce qui peut être est perdu pour nombre est la lecture profonde dans le long, lire sur une grande distance des textes longs (Proust St Simon) et y revenir puis prendre les courts-circuits des poètes (Baudelaire, tout lire-tout-le-temps), peut être les « gens » abandonnent t’ils aussi, ils déposent la lecture, ils abandonnent et se perdent et disent qu’ils n’ont pas de temps.
Nous ne sommes pas égaux (face à l’éducation la culture…) soyons au moins équidistants