Arts plastiques (?) et surtout Inclassables – Exposition Harry Potter (Paris, 2015)

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Savez-vous ce qu’est un « mangemort » ? Connaissez-vous Severus Rogue ? Ou Albus Dumbledore ? Pouvez-vous citer les trois sorts interdits ? (1) Si vous répondez non à ces questions (avouons que la troisième est un peu dure 😉 ), soit vous êtes réfractaire aux aventures du sorcier à la cicatrice en forme d’éclair, alors passez votre chemin, soit vous êtes un Moldu (2) intéressé, voire plus, aux aventures des pensionnaires de Poudlard, et cette exposition est pour vous.

Je ne récapitulerai pas l’ensemble du contexte de l’exposition, sachez seulement qu’elle met en scène costumes, accessoires et certains décors liés à l’adaptation cinématographiques de la célébrissime saga « Harry Potter », écrite entre 1997 et 2007 par J. K. Rowling, romancière anglaise (dont la vie s’apparente elle aussi à un conte de fées, puisque, vivant d’allocations avant la parution des romans, elle a été propulsée parmi les grandes fortunes du monde ; elle est devenu une philanthrope reconnue, donatrice généreuse à nombre d’associations). Ce jeune sorcier, aux lunettes rondes et à la cicatrice en forme d’éclair sur le front est devenue une star planétaire, tant grâce aux livres qu’aux films qui ont suivi, au travers d’aventures qui le mènent peu à peu à un affrontement sans merci avec le sorcier Voldemort (2), esprit du Mal incarné.

Et ce n’est que justice, j’ai moi-même comme tant d’autres dévoré les sept livres avec un grand bonheur, captée par l’univers que l’écrivain arrive à reconstituer et par le récit, fort bien mené. Car c’est tout un monde parallèle au nôtre qu’elle invente, celui de sorciers, avec leurs coutumes, leur école, leurs diplômes, leur ministère, etc., le plus souvent invisible du commun des mortels, vous, moi, nous tous, qui ne sommes que des Moldus, rappelons-le.  Servi par une langue biscornue et imagée, faite de mots inventés aux sonorités assez terre-à-terre et parfois improbables, qui ressemblent de mon point de vue au vocabulaire imaginé par J. R. R. Tolkien pour décrire le monde des Hobbits. Je n’hésite pas à rapprocher les deux écrivains, car ils ont en commun d’avoir créé un ensemble original et cohérent et de savoir mener une histoire initiatique similaire, celle d’un personnage a priori insignifiant, qui va devoir abandonner son monde confortable pour s’opposer au Mal, dans des épisodes successifs de plus en plus noirs et difficiles. Tout comme Frodon (le protagoniste du « Seigneur des anneaux« ), Harry Potter est le frêle héros improbable d’un combat qui le dépasse, mais dont il sera la clé.

L’exposition présentée ici, dans la Cité du cinéma fondée par Luc Besson à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a déjà fait le tour du monde et rassemble, sur 2000 m², en un parcours thématique et ludique, nombre d’objets utilisés dans les adaptations filmiques. Vous commencerez par le quai de la gare, où l’Express Poudlard vous attend, avant d’arpenter les dortoirs de Poudlard, où vous pourrez voir les objets des jeunes sorciers, arracher une mandragore (elle crie vraiment !), comme dans la classe de Mrs Pomfresh, essayer de marquer un but au quidditch (4), et ensuite traverser la cabane d’Hagrid, pour déboucher sur la Forêt interdite avec toutes les créatures qui l’habitent. Vient ensuite la section consacrée aux « Méchants », où nous retrouverons la famille Malefoy, les Mangemorts, Bellatrix Lestrange et autres sorciers ayant basculé du côté du Mal. Le voyage continue au travers de l’univers de Poudlard, avec notamment ce qui nous a tous fait saliver au travers des livres et des films, la nourriture à volonté servie aux élèves dans le réfectoire.

Vous pourrez ensuite (produits dérivés oblige), récupérer la photo qui aura été faite de vous, muni d’une baguette magique, à l’entrée, et acheter nombre d’objets ayant trait à l’univers de Harry Potter, baguettes magiques bien sûr, pin’s, bonbons, peluches et j’en passe.

On sort de l’exposition content d’avoir pu prolonger cette expérience particulière vécue au travers des films et des livres de la série, avec comme un pincement de coeur en pensant que tout est terminé.

A voir (si possible avec des enfants ou ados, cela aide).

FB

(1) Doloris, Imperium et Avada Kedavra, respectivement sorts de douleur, de prise de contrôle et de mort.
(2) Humain normal, par opposition aux sorciers. Et si vous épousez un sorcier, ne croyez pas vous en sortir à si bon compte, vos enfants ne seront que des Sang-de-Bourbe
(3) Puisqu’il n’est plus, je peux ici dire son nom 😉

(4) Sport collectif similaire au handball, qui se joue avec des balais volants, ce qui fait toute la différence. Pour les règles complètes, je vous renvoie au lien suivant : http://www.poudlard-mag.com/quidditch-moldu/les-regles-du-quidditch-moldu,a2021222.html