Cinémas – John MAC NAUGHTON : Mad Dog and Glory (1993)

mad dog

Voilà une très jolie comédie romantique, qui nous montre que la réussite d’un film ne tient pas à grand chose, une alchimie faite de presque rien. Pas besoin d’effets spéciaux, juste une très jolie intrigue et quelques vrais et bons comédiens bien dirigés pour ficeler le tout.

Wayne est policier ou plutôt photographe de scènes de crimes, un homme seul, célibataire endurci et que nous devinons légèrement maniaque. Il sauve un jour, par hasard, la vie de Frank Milo, caïd de Manhattan qui se produit également de temps en temps dans un de ses bars, en one man show comique. Pour remercier Wayne, il demande à Glory, une jolie serveuse, de passer une semaine avec lui. Sur le point de refuser, Wayne se rend compte que Glory paye ainsi un service à Frank et qu’il va la mettre en grande difficulté s’il n’accepte pas le contrat. Commence alors une coexistence ponctuée de maladresses et de moments de grâce entre ces deux être a priori si mal assortis… (1)

Voilà un scénario piquant autour des relations d’un trio, sur lequel le réalisateur greffe quelques épisodes ou personnages périphériques, comme celui de Lee, la voisine qui se fait tabasser par son amant flic (excellente Kathy Baker, éternel second rôle du cinéma américain, mais avec tellement de présence) ou comme le copain flic de Wayne, Mike (joué par David Caruso, trop rare à mon goût), droit, courageux et fidèle en amitié ; et il faut encore citer les ridicules gardes du corps du mafieux, désopilants (voir la scène de la fin par exemple).

Car, malgré l’irruption d’un arrière-plan de type film policier, nous sommes dans une comédie romantique pur jus, portée par des protagonistes bien campés et une interprétation sans faille.

Wayne, c’est Robert De Niro, tout en retenue (quand il est dirigé, il est vraiment capable du meilleur), ce n’est pas le héros le plus flamboyant du film, juste un homme tout en intériorité qui retrouve un sens à sa vie. Frank Milo est tout son contraire, star d’entre les stars, un homme qui a réussi, au point de manoeuvrer le destin des uns et des autres ; qui d’autre que le génial Bill Murray, cabotin à souhait – mais dans la limite imposée par le film – pouvait si bien jouer ce mafieux à la fois cynique et désenchanté ? Il nous livre là une prestation délectable, quel grand acteur ! Et au milieu de ces deux monstres sacrés, la toute jeune Uma Thurman, sensibilité à fleur de peau et déjà la classe d’une grande actrice, qui n’hésite pas à se mettre en risque d’image, avec ses vêtements cheap et son maquillage maladroit (nous sommes loin de ces comédies romantiques où les héroïnes surgissent de situations improbables toujours impeccablement mises en valeur). Sa beauté n’en ressort, d’après moi, que davantage.

Je devrais quand même mentionner pour les lecteurs, que je ne veux pas induire en erreur, qu’il s’agit plutôt d’un film romantique que d’une comédie, bien que, bien que ! Le film nous livre quelques scènes d’anthologie, dont voilà une spécialement sélectionnée pour vous

Si vous voulez passer un bon moment en compagnie d’interprètes de haut vol, n’hésitez pas !

FB

(1) Et vous n’en saurez pas plus ici !