Juste après le désastreux « Cloud Atlas » (2012), les Wachowski nous reviennent avec un nouveau long-métrage de science-fiction, « Jupiter ascending » (vous m’excuserez, je préfère le titre anglais, moins passe-partout que la traduction française « Jupiter, le destin de l’Univers », sous-titre qui doit pouvoir s’appliquer à à peu près tous les blockbusters de science-fiction…). Nous avons tous été des fans inconditionnels de « Matrix » (1999), qui les avait fait connaître au grand public et s’était avéré un véritable choc, révolutionnant le genre. Pour ma part, j’avais ensuite trouvé leur production très inégale, n’ayant pas aimé les suites de « Matrix », trop branchées sur les effets spéciaux, ni Cloud Atlas, sorte de film fleuve boursouflé et prétentieux.
Et pourtant, en quête d’un nouveau chef d’oeuvre, je vais souvent voir leurs films et c’est ce que j’ai fait avec ce nouvel opus. Je dois dire que j’ai passé un très bon moment.
C’est un film flamboyant, un peu foutraque, qui mélange genres et styles et ose parfois la demesure sans aucune hésitation. En cela il fait un peu penser au « Cinquième élément » de Luc Besson (1997) en plus sage, certes.
L’oeuvre oscille entre film de science fiction et film d’action (deux genres déjà intimement mélés dans certains opus précédents) et intègre une dimension nouvelle empruntée aux contes de fées.
Au premier genre, il doit son scénario qui met en scène une dynastie interplanétaire prête à tous les crimes pour posséder l’immortalité. Des êtres hybrides peuplent leurs palais somptueux et surdimensionnés et l’horizon est sillonné par des vaisseaux spatiaux de formes diverses, comme dans tout récit d’anticipation qui se respecte. Vortex, champs magnétiques et armes futuristes sont également au rendez-vous. Sans être aussi subtile et achevée que celle de « Matrix » , l’histoire est assez robuste pour soutenir le film de bout en bout.
Les scènes d’action sont parfaitement filmées et mises au point, haletantes de bout en bout, qu’elles se déroulent sur Terre ou dans l’espace (à noter deux très beaux moments, le premier quand Caine enlève Jupiter dans la clinique et le second lors de la destruction de la fin). Nul ennui et nulle pesanteur ici.
Enfin, avec son héroïne au destin de Cendrillon et son héros mâtiné de loup, le film fait la part belle au conte de fée (un des protagonistes cite d’ailleurs « la Belle et la Bête » à leur propos). L’intrigue principale est sentimentale – nous sentons parfaitement que le reste sert plutôt de contexte – servie par deux acteurs à la plastique irréprochable et très charmants dans leurs rôles, Mila Kunis et Channing Tatum. Les décors et costumes se mettent au diapason, les robes sont dignes des plus belles princesses et les palais prennent des allures de châteaux enchantés. Cette dimension rend le film plus humain, en nous offrant des personnages auxquels nous pouvons nous identifier et permet sûrement d’éviter le côté purement mécanique (et ennuyeux) qu’ont parfois les films d’action.
Les Wachowski connaissent leurs classiques et savent surfer sur les tendances actuelles. Au-delà de tout l’héritage du cinéma d’action ou de science-fiction, le film nous rappelle nombre d’opus récents, Blanche-Neige et le chasseur (pour le mélange de conte de fées et d’action), Game of thrones (pour le côté dynastique, mais aussi les décors et costumes), Divergente et Hunger Games (pour la mise au premier plan d’une héroïne peu banale) etc., créant ainsi un univers hybride et original.
Bien sûr, on pourra en blâmer, à raison, certains aspects : le côté répétitif des rencontres de Jupiter avec chacun des trois héritiers Abrasax, la multiplication des actions de sauvetage de Caine, etc. N’empêche que cela fonctionne (du moins sur moi 😉 ).
A vous de voir si vous vous laissez tenter…
FB
Bon, et bien cette fois, je ne suis pas d’accord avec toi. (voir ma critique…)
Jupiter, le destin de l’univers est le Flash Gordon des années 2010.
Une grosse faute de goût que ne rattrape ni la mise en scène, ni le jeu fade des comédiens (dont tu ne cites, à juste titre, que leur plastique et leur côté charmant !) 😉
Une grosse meringue écœurante qui ne débouchera pas, j’espère, sur une nouvelle fournée !
Je sais, j’ai vu depuis les critiques, mais je devais être dans un jour particulier… La Saint-Valentin n’est pas si loin, non ?