DEUIL…

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Charlie Hebdo vient de s’éteindre, au milieu de corps massacrés dans un paisible arrondissement du centre de Paris, ce matin. Une escouade de sauvages, dont peu nous importe ici la provenance ni les idées (elles doivent être bien courtes, je pencherai plutôt pour des croyances et je n’irai pas jusqu’à évoquer une religion, ce serait faire bien du tort à ces corpus qui nous ont livré de vrais penseurs, Saint-Augustin, Averroes, Kihwa) a en ce jour de janvier 2014 fauché froidement et bêtement (aux deux sens du terme) la majorité de la rédaction de ce journal satirique et libre.

Cet événement qui entrechoque culture de l’esprit critique et idiotie brutale est très inquiétant pour la liberté de la pensée. Il rappelle la récente attaque de Sony Pictures Entertainment par des hackers, suite à la production du film « The interview », a priori irrévérencieux envers le potentat de Corée du Nord, Kim Jong Un ; la firme américaine a fini par plier et ne pas diffuser le film. Si, dans cette époque où le « politiquement correct » envahit déjà plus que nécessaire nos modes de pensée, nous ne pouvons plus émettre aucune critique sans perdre la réputation ou la vie, dans quel monde vivons-nous ?

Au-delà de ce constat qui peut paraître froid et théorique, je voudrais faire part de ma sidération face à cet événement, qui a emporté dans la tombe bien des personnes qui peuplaient le contexte de mon existence, comme celle de tant d’autres : à Charb, George Wolinski, Cabu, Bernard Maris et à toutes les victimes de cet effroyable et glaçant attentat, je dédie cette musique guerrière pétrie de larmes, qui parle de la colère de Dieu contre les hommes du Mal, comme pour dire : nous n’oublierons pas ce qui s’est passé, nous ne vous oublierons pas.

FB

Requiem de Verdi, direction Claudio Abbado, « Dies irae »