Musique (et inclassable ?) : Lady Gaga (1986-)

Je pense que tout le monde connaît « le phénomène Lady Gaga ». Pourquoi me direz-vous écrire sur cette artiste, dans un blog où j’ai évoqué dans la même rubrique Cesare Siepi, Marc Minkowski et autres (et quand même Depeche Mode) ?. Et bien parce qu’il faut être ouvert à tout (voir le sous-titre du blog).

Lorsque j’ai écouté sa musique pour la première fois, moi qui suis pourtant fan de pop (j’adore marcher en écoutant ce rythme), cela m’a laissée de marbre. Et puis je me suis intéressée au personnage.

Agée d’à peine 26 ans aujourd’hui, cette jeune femme a percé avec un premier album « The fame » en 2008, suivi d’un deuxième album « Born this way », en 2011. Cette même année, elle a été classée par le magazine Forbes 14e femme la plus puissante du monde (la première chanteuse dans la liste, Madonna par exemple arrivant en 29e position). Elle a vendu 85 millions d’albums à l’heure actuelle. Bref, une ascension fulgurante comme on en voit peu dans le domaine. Qu’a t-elle de plus que Beyoncé, que Christina Aguilera, que Shakira ou Britney Spears (je ne citerai plus Madonna, qui commence à devenir pathétique) ? Toutes des stars de la musique pop (au sens large du terme), à la musique relativement interchangeable. Toutes des chanteuses qui cultivent une silhouette ultra-sexy, très féminine et s’en font une marque. Les chansons de toutes ces stars sont banales, bien faites parfois, avec une mélodie du type un peu insipide mais qui vous reste en tête, et des paroles souvent vaines.

Premier point de différence, Lady Gaga (nom inspiré d’une chanson de Queen) est auteur compositeur (n’en déplaise à Mme Royal, je continue à ne pas mettre au féminin les noms de fonctions ;-)). Et elle n’hésite pas à interpréter ses morceaux en acoustique, juste elle au piano et au chant. Elle sait jouer, pas de problème là-dessus, et elle sait chanter.

Deuxième point de différence, elle a créé un vrai monde qui n’est qu’à elle. A côté de ses extravagances, celles des autres paraissent bien plates. Ses clips sont des morceaux d’anthologie, où elle joue aussi bien avec le côté hyper sexy, qui est le sillon actuel des chanteuses pop américaines, qu’avec la bizarrerie la plus étonnante. Chaque clip est un film avec son ambiance bien à lui dans lequel elle arbore des tenues plus extravagantes les unes que les autres. Sa plastique impeccable est souvent très dénudée, mais ce n’est pas son seul but contrairement aux autres chanteuses citées plus haut. Il y a une vraie recherche de look original, voire choquant. Elle fait penser, toutes proportions gardées, à la démarche de Björk, dans ce domaine. Pour parvenir à ce résultat, elle s’est entourée dès le départ d’une équipe « looking » (comment dire autrement ?), « Haus of Gaga » qui l’aide à créer son univers. Elle a sûrement enchanté les créateurs de mode, qui l’habillent (Armani par exemple, ou Dior, ou encore de nouveaux talents comme Noritaka Takehana, dont elle a rendu célèbre les chaussures sans talons), car elle représente désormais une icône de mode décalée et très en vue. Elle a décidé de se créer un personnage, tant à la ville qu’en scène (cela ne doit pas être toujours facile…) toujours renouvelé. Et elle joue avec cette image, avec les médias et la société de consommation. Dans ses clips passent régulièrement des marques, comme Virgine mobile, Polaroïd, Dior, Pepsi, etc. Elle est la première à avoir atteint 30 millions de « followers » (abonnés) sur Twitter et a 54 millions de fans sur Facebook ; son prochain album, a t-elle annoncé, sera une expérience multi-média…

C’est une jeune femme qui a l’intelligence d’utiliser la société dans laquelle nous vivons, recréant un personnage de princesse un peu trash qui fait rêver. Je pense qu’elle n’en est pas dupe. Je ne sais pas ce qu’il en est de ses fans…

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Quelques looks, dont les déjà célèbres chaussures sans talons et la fameuse robe en viande crue, contre le port de fourrure naturelle

A titre d’exemple,
Pokerface au piano

Et le clip officiel :