Cinéma : Bruno PODALYDES – Adieu Berthe (2012)

Les frères Podalydès sont de retour avec cette comédie gentiment farfelue. J’avais moyennement aimée l’opus précédent, « Bancs publics » assez artificiel, même s’il cachait des moments fort drôles. « Adieu Berthe » est beaucoup plus juste et rythmé. Denis Podalydès retrouve son personnage d’indécis un peu lunaire, pas lâche, non, juste décalé. Il passe dans les scènes sans se saisir de rien, comme un fantôme. A un moment, qui est pour moi comme un symbole du film, il interroge son fils sur sa mauvaise note en philo. Le sujet est « Qu’est-ce que vouloir ? ». Et tout ce que nous voyons est une tentative de non réponse à cette question. Femme ou amante ? Anniversaire ou funérailles ? Crémation ou inhumation ? Il balance, ne sait pas, laisse les autres répondre pour lui. Mais ce non vouloir lui permet l’émotion, l’humanité. Il s’attendrit sur sa « mémé » jeune, sur un mulot mort, sur sa femme (Isabelle Candelier, qu’on devrait voir plus souvent), sur sa maîtresse (Valérie Lemercier, impeccable), sur un vieil homme qui aime Mouloudji (Michel Robin) et même sur son insupportable père (Pierre Arditi, génial en trois quatre scènes). C’est cela qui est beau ici, la gentillesse comme un chemin de vie finalement gagnant.

Et puis, le film recèle quelques moments extrêmement drôles : la crémation et l’oraison funèbre d’un mulot, la visite guidée par un Michel Vuillermoz très en forme d’une entreprise high-tech de pompes funèbres…

Vous l’aurez compris, nous avons beaucoup aimé.

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