Cinéma : Ken LOACH – La part des anges (2012)

La « part des anges » (angel’s part), c’est la proportion de whisky qui s’évapore lors de sa maturation dans les fûts, en distillerie. Par métaphore, c’est ici la part de butin qui peut permettre à un « ange déchu » de s’en sortir. Car il revient de loin, Robbie. Parents ayant fait de la prison, lui-même emprisonné pour violence, sans travail. Une seule espérance dans sa vie, sa compagne qui accouche au début du film d’un petit garçon. D’où cette idée insensée de voler un fût de whisky au prix inestimable, pour refaire sa vie. L’argent est un peu « La part des anges » que cet homme veut prendre à la société pour s’en sortir.

A la différence de « Sweet sixteen », qui racontait une histoire similaire, un jeune homme de seize ans baignant dans un milieu pauvre, desespéré et délinquant, qui essaye de s’en sortir seul, Robbie, lui, croise des personnes qui lui tendent la main. Un éducateur, une amie qui lui prête son appartement. Ce sont autant de gestes d’humanité qui lui permettent de s’en sortir matériellement mais aussi qui le renforcent dans son envie de vivre autre chose. Ken Loach lorgne ici du côté de Mike Leigh, pour lequel les liens permettent de supporter le reste (voyez le magnifique « All or nothing »).

S’ajoute à cela un humour surprenant de la part du metteur en scène.

Et puis j’ai retrouvé quelques images d’Ecosse, ce si beau et rude pays que j’aime tant.

C’est un très beau film. Merci Monsieur Ken Loach

FB