Cinéma – James FRANCO : The disaster artist (2018)

the disaster artist

James Franco, né en 1978, a commencé sa carrière en jouant dans des « teenagers movies », avant de connaître la célébrité avec le cycle de Spiderman (Sam Raimi, 2002, 2004 et 2007) où il jouait le personnage d’Harry Osborn. Ce « beau gosse » d’Hollywood n’a pas suivi le parcours linéaire qui lui était tracé, faisant des apparitions dans des films dits « d’auteur, à côté de ses rôles dans des blockbusters, et passant derrière la caméra depuis une dizaine d’années, avec comme premier long métrage l’adaptation de « Tandis que j’agonise » de William Faulkner en 2013. C’est donc un personnage plus complexe qu’il n’y paraît à première vue, acteur et réalisateur, naviguant entre les genres.

Il a ici l’idée originale de nous conter la conception puis la réalisation de « The room », réalisé en 2003 par un inconnu, Tommy Wiseau, sur ses propres fonds et qui est resté dans la mémoire collective comme l’un des plus mauvais films jamais sortis sur les écrans, ce qui l’a propulsé au rang d’oeuvre culte toujours visionnée par des fans de par le monde.

Au début, nous sommes intrigués par ce personnage hors norme, qui « séduit » un aspirant acteur, Greg Sestero (Dave Franco, frère du réalisateur) jusqu’à s’en faire un ami et l’entraîner dans cette aventure. Et puis, et puis… Le film est intéressant, certes, mais m’a saisie comme un léger malaise devant ce que je voyais. Bien sûr, les scènes sont souvent relativement drôles et bien menées, avec cet acteur amateur désarmé devant la caméra, grand excentrique s’il en est.

J’ai réfléchi alors au fait qu’il s’agissait d’une mise en abîme, James Franco étant à la fois le réalisateur, le producteur et l’acteur principal du film, à l’instar du démiurge Tommy Wiseau qu’il met en scène.

Tout est devenu assez clair pour moi avec le générique de fin qui nous montre en split screen les images du film original et du « remake » par James Franco, et nous réalisons qu’il s’agit de reproduire la plus petite inflexion de voix et de jeu de l’oeuvre originale, de copier les costumes et les décors jusque dans les plus petits détails (voir ci-dessous les deux affiches, éclairant).

Et tout d’un coup, un doute nous saisit : à quoi sert ce film ? S’il épouse si littéralement l’oeuvre première (dont nous comprenons en plus que le making off a été intégralement filmé ; je n’ai pas vérifié si le présent film était fidèle à ces scènes hors-champ),  quelle est sa signification  ?

J’oserai une opinion, qui va plus loin que la lecture première de ce divertissement : James Franco s’offre une oeuvre qui flatte son ego d’acteur et de réalisateur. A l’instar de Tommy Wiseau. Il n’y a en effet aucune distance entre ce qu’a vécu ce dernier en 2003 et ce que nous restitue le metteur en scène en 2018, donc aucun propos intéressant.

Vous comprendrez que je ne peux recommander.

FB

the room

L’affiche  revue par James Franco

The room original

Et l’affiche originale