J’ai déménagé récemment plus au nord, près de la station de métro Beixinqiao 北新桥 (le pont neuf du nord), et avec tout ce beau temps, j’avais envie de faire un tour de voisinage sur mon vélo. J’ai rendu visite à deux parcs, que vous ne trouverez pas dans les guides, ce sont des endroits fréquentés par les habitants du quartier, ici pas de monument qui claque et accroche le regard. Pour autant j’y ai trouvé bien de belles choses que je vous fais partager ici.
Car on ne peut rester toujours un visiteur dans la ville étrangère que l’on habite, il faut franchir le pas et devenir un habitant, vivre la vie des gens du coin avec eux (surtout dans cette période de politique zéro Covid-19, qui nous limite dans nos déplacements ; voyons le bon côté des choses, je découvre la ville peu à peu et elle me devient bien familière, sûrement plus qu’à des expatriés du temps d’avant, qui sautaient dans un avion ou un train dès que c’était possible pour aller voir ailleurs – Je vais bientôt mieux connaître Pékin que Paris !).
Le ciel, avec le presque retour de l’hiver, s’est revêtu du cobalt uniforme qu’on lui connaît (j’allais dire « immaculé » mais je pense que cela vous aurait plongé dans une perplexité de couleurs que je veux vous éviter).
Mon premier arrêt sera le Parc Qingnianhu, soit le Parc du Lac de la Jeunesse (si je traduis bien) 青年湖公园. Il occupe 17 hectares et le lac qui en est le centre près de 6 hectares.
Les arbres semblent ruisseler d’or dans le chaud soleil de l’après-midi.
Au centre du jardin, le lac sert de base nautique, si je peux dire, pour des bateaux qui sûrement ne verront jamais un vrai cours d’eau, gouvernés par des capitaines d’un jour.
Le long de l’eau, des bancs invitent à se poser pour profiter du beau temps et du temps qui passe.
Comme souvent, je croise ces travailleurs de l’ombre, toutes ces petites mains qui font que ces endroits donnent le meilleur d’eux-mêmes.
Suivre la courbe du lac est un vrai bonheur, peu importe tous ces immeubles à l’horizon, les arbres n’en ont cure (et moi non plus). J’admire les couleurs et la lumière au long de cette promenade de presque cinq kilomètres.

En faisant ma route, j’ai croisé ces demeures avec un air certain d’Occident. Je suppose que c’est une élite qui habite là, en bordure du parc (le parking abritait une Porsche et une Mercedes, ce qui est un signe).
Le deuxième parc, qui se trouve, curieusement, à quelques encablures, est le Parc Liu Yin 柳荫公园, soit le Parc à l’ombre des saules.

Tout le long des rives du lac, des autochtones profitent de la douceur du jour pour jouer.
Les gens sont nombreux à arpenter les allées du parc, en couple, en famille ou en groupe d’amis.
Le lac, ici, ne peut oublier la présence de la ville aux alentours, il déploie sa beauté d’azur et d’or adossée à ces immeubles incongrus ici.
La promenade me mène le long de cours d’eau qui sont comme des affluents artificiels de cette grande étendue d’eau. La nature continue à déployer sa beauté dorée dans le bleu du ciel.
En sinuant le long des rives, je continue à regarder vers le ciel, pour capter toute cette lumière qui m’entoure.
Au détour du chemin, je rencontre cette cascade de feuilles rouges (lierre ? Je ne sais pas) qui mange littéralement la roche.
C’est sûrement assez spectaculaire pour devenir le lieu de mises en scène.
La nature n’a pas oublié de se saisir des immeubles alentour, à l’image de cette vigne vierge qui annexe peu à peu le mur de séparation.
Cette promenade le long de ce petit cours d’eau dévoile des paysages finalement assez intimistes et magnifiques.
Et avant de partir, je croise mes copains, les canards mandarins, qui curieusement, se déplacent en cercle. La photo ne leur rend pas hommage, qu’ils me pardonnent.
J’ai ensuite repris mon vélo dans le soir qui tombait pour rejoindre mon chez moi, le coeur et les yeux emplis de lumière. Finalement, il ne sert parfois à rien d’aller loin, il faut traquer la beauté dans les alentours, il y a toujours quelque chose à voir qui en vaut la peine.
FB
Encore un bien joli parc qui invite à l’évasion du tout béton.