Décidément, l’année 2021 en Chine n’est pas vraiment facile… Jalonnée de fêtes, dont une des plus importantes, qui va se tenir le 1er juillet, le centième anniversaire du Parti communiste, fondé en juillet 1921. D’immenses célébrations ont déjà commencé à se tenir dans le pays et dans la capitale. Et cela redouble les mesures de sécurité, notamment pour les déplacements qui en deviennent encore plus difficiles, notamment entre la Chine et le reste du monde, mais pas que. Ainsi, quelques cas de Covid19 à Shenzhen et Canton ont entraîné la mise en place de régulations très lourdes, comme par exemple l’obligation d’un test PCR négatif de moins de 48 heures pour prendre l’avion à Shenzhen, la fermeture de certaines zones dans la ville de Canton et aussi le projet d’un immense hangar de plusieurs milliers de m² à Canton, pour accueillir les étrangers (des cellules de confinement comparables à une prison, où vous passez 3 semaines)… Espérons que ce dernier projet ne verra jamais le jour.
Pour en revenir à Pékin, j’habite à moins de trois kilomètres de la Place Tian An Men, où vont avoir lieu une partie des réjouissances. Et je voudrais témoigner ici de quelque chose qui serait vraiment incongru dans nos contrées occidentales.
Tout d’abord, viennent les répétitions, qui ont eu lieu le week-end dernier. Habitant sur un axe qui permettait aux bus transportant les participants à l’événement, j’ai été invitée à rejoindre mon appartement avant 18 h et à y rester jusqu’au matin suivant. La rue s’était hérissée de barrières métalliques, elle s’était vidée de toute vie, à peine un livreur égaré qui demandait son chemin aux policiers et militaires qui avaient envahi l’espace. Toutes les boutiques, ainsi qu’un centre commercial, avaient fermé leurs portes, un vide silencieux qui s’étendait sur presque un kilomètre… Je suis restée chez moi, à regarder ces bus rejoindre leur point de ralliement.
Cette semaine, nous passons aux choses sérieuses. Si je n’ai pas osé prendre de photos le week-end dernier (vous n’en auriez pas vraiment eu envie vous non plus), je l’ai fait maintenant pour illustrer les alentours de l’événement.
Pour commencer, dans le building où je travaille, une grande fresque rappelait les glorieux accomplissements du Parti depuis l’origine, dans ces tons rouges qui sont ici la couleur de la chance et du succès.

Des monuments éphémères à la gloire du Parti avaient fleuri dans la ville, faisant accourir les foules.

Devant tous les buildings à caractère officiel, nous pouvions voir ces installations.

Devant les nombreux avertissements sur les fermetures de métro, à partir d’aujourd’hui et jusqu’à demain 11h30, selon les lignes et les stations, nous avons proposé à nos équipes de travailler à distance demain et de quitter le travail à 18 h aujourd’hui.
En rentrant chez moi, j’ai chemin faisant eu l’impression de voir les alentours se désertifier peu à peu. La rue où je réside, qui est une des artères principales du District de Dongcheng, où se trouve le coeur politique de la ville, était elle presque vide, ce qui est vraiment rare.
Bien sûr, impossible de trouver un vélo partagé pour rentrer, toutes les places de stationnement ayant été neutralisées. J’ai arpenté cette vastitude vide à pied, dans une atmosphère de pré-orage (je l’entend maintenant rugir pendant que je vous écris).

En face du Novotel, des bus se tenaient prêts à acheminer les participants.

J’ai regagné mon appartement dans une atmosphère étonnante, toutes les boutiques étaient fermées, le Novotel lui-même avait été obligé de baisser pavillon comme vous le voyez ci-dessous (il s’agit du restaurant).

Et pour accroître la sécurité, en plus de nous confiner à partir de ce soir jusqu’à demain, horaire à déterminer, l’alimentation en gaz sera coupée (pour éviter une explosion qui viendrait gâcher la fête, je suppose ?). Bref, je dois prendre ma douche avant 8 h, c’est une évidence…

Une vraie aventure.
FB
Impressionnant!