Au nord de Pékin, à presque 200 kilomètres, se trouve la ville de Chengde (承德市) dans les montagnes qui séparent la Chine de la Mongolie. C’est une « petite » ville d’un million d’habitants (elle en faisait 100 000 il y a 45 ans…), connue pour abriter une résidence d’été vers laquelle transhumait la Cour des Empereurs Qing pour échapper à la fournaise de la capitale.
C’est l’Empereur Kangxi qui a fait construire cet ensemble au début du XVIIIe siècle et l’a nommé « Bishu shanzhuang » (避暑山庄 – littéralement, résidence de montagne pour échapper à la chaleur, le Chinois est une langue imagée 🙂 ), il s’étend sur 560 hectares autour de plusieurs lacs, dépassant ainsi la dimension du Palais d’Eté à Pékin.
Après avoir pris le 高铁 (gao tie, TGV d’ici), nous sommes arrivés dans un hôtel situé près du site, où l’on peut dormir dans des chambres très modernes en forme de yourte, cernés par des daims. Le temps était absolument magnifique, une de ces journées magiques à la jointure de l’hiver et de l’été qui ne va pas tarder à nous envelopper dans sa chaleur étouffante.


La promenade du lendemain matin tutoyait les lacs bordés de saule-pleureurs, et laissait apparaître des jeux de lumière sur l’eau où les lotus, qui n’avaient pas encore émergé de leur sommeil hivernal, faisaient comme des masses automnales un peu has-been.
Nous allions à la rencontre d’un ensemble gigantesque, plus de 130 bâtiments jalonnés d’allées, de ponts et de jardins, classés au Patrimoine mondial par l’UNESCO en 1994. Nous n’en avons vu qu’une petite portion, restons modestes.

Les montagnes au lointain semblaient clôturer ce monde de nature presque parfait. Et les jeux de miroir avec l’eau ajoutaient à la beauté de l’ensemble.

L’intervention de l’homme, par ses constructions ciselées, se faisait voir de temps à autre, laissant quand même toute la place à cette nature exubérante, qui l’encadrait comme un écrin. Avec ce ciel bleu cobalt parcouru de quelques nuages, difficile de ne pas prendre de beaux clichés ici… .







En chemin nous avons croisé tous ces petits travailleurs de l’ombre (ici du soleil), qui oeuvrent à maintenir cet environnement si propre auquel nous sommes habitués ici. En Chine, les emplois de service sont bien plus importants que sous les latitudes européennes, je ne vais pas donner un avis sur le sujet, j’ai essayé avec certains de mes compatriotes et cela ne m’a pas réussi… C’est juste un constat, et je veux leur rendre hommage par ces photos.


Vient ensuite le palais proprement dit, transformé en musée, avec de bien belles choses, des horloges que l’Empereur a fait réaliser en Europe (je ne vous montrerai pas de photo, les reflets étaient trop importants pour arriver à en tirer quelque chose), des gravures sur ivoire ou jade de toute beauté également.
Les édifices sont en bois, aérés et propices à une vie sous de fortes chaleurs. Ils ont sûrement été refaits depuis le XVIIIe siècle mais gardent belle allure.




Quelques photos du chemin du retour, quand le soleil décline et que l’ombre plonge davantage ses contrastes dans l’eau des lacs, faisant comme un double aux arbres alentour.



Et pour terminer notre route ensemble, je vous invite à partager notre lieu de repas et également une photo de ce bar improbable où nous avons terminé notre soirée, moment magique quand un des serveurs a pris le micro pour chanter (tout en regardant les paroles, je pense, sur son téléphone).


FB
Magnifique et appétissant.