Le samedi et/ou le dimanche, je cherche à explorer les restaurants de la capitale. En Chine, il existe 8 cuisines régionales vraiment différentes les une des autres. La semaine dernière, je suis allée déjeuner avec un Chinois dans un restaurant cantonais (province du Guangdong) et il m’a ouvert les yeux : quand nous parlons de cuisine chinoise, au vu des dimensions du pays, c’est un peu comme si les Chinois parlaient de cuisine européenne, en assimilant dans un même vocable la France, l’Italie, l’Espagne, le Royaume Uni, la Belgique, etc. Matière à penser…
La cuisine du Yunnan, (province située dans le Sud-Ouest de la Chine, en frontière avec le Vietnam) est à elle seule un patchwork, au vu de l’immensité de cette région (presque 400 000 m², la France en fait 250 000), elle a pour caractéristique de pimenter les plats (mais pas autant que celle du Sichuan).
J’avais remarqué un restaurant « Little Yunnan » (小云南), à quelques dix minutes en vélo de là où j’habite, j’avais fait chou blanc pendant les vacances de printemps. Aujourd’hui, j’y suis retournée, avec une embellie de fog qui me permettait de pédaler dans une belle lumière.
Dans une rue qui ne paye pas de mine, édifices gris des hutong, ouvrant ça et là des ruelles vers ces habitats groupés, j’ai franchi une porte anonyme, pour me retrouver dans un petit havre de paix, où nous sentons la présence internationale, bien éteinte en ce moment. Les murs portaient des graffitis, dont le plus récent en langue anglaise remontait à début 2020 ; comme des marques qui dateraient physiquement l’irruption de la pandémie (je suis toujours fascinée par l’envie des hommes de laisser une trace, même infime et un peu bête, pour marquer les lieux où ils sont allés, cadenas sur les ponts de Paris, graffitis sur les monuments de la planète, comme si cela pouvait leur procurer un petit coin d’immortalité).
Le lieu était à la fois foisonnant/foutraque et diablement sympathique. Une ancienne cour de Hutong au toit vitré, qui laissait entrer la lumière partout. Des fleurs et des lanternes ponctuaient ce pimpant ensemble.



J’ai commandé quatre plats, ignorant la directive « clean plate » du Gouvernement chinois (qui envisage de mettre à l’amende les consommateurs qui ne finissent pas les plats ; il faut dire que commander plein de plats pour n’en manger presque rien, mais poster le repas sur WeChat, est devenu un sport favori des Chinois aisés).
J’ai dégusté avec grand plaisir, dans l’ordre (de haut en bas), une salade de feuilles de moutarde au « bacon », un poulet à la citronnelle, du tofu grillé avec sauce citronnelle et des rouleaux porc/céleri. J’ai presque tout fini ! 😉
Un régal.
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Voilà qui m’évoque immanquablement ce film jubilatoire de Tsui Hark « le Festin chinois » (https://letourdecran.wordpress.com/2020/04/18/le-festin-chinois/). Le DVD était par ailleurs agrémenté d’un documentaire sur les différentes cuisines régionale chinoises qui en effet, par leur variété, correspondent à un territoire aussi vaste que l’Europe. J’ai découvert aussi une cuisine magnifique et raffinée, au savoir-faire ancestral qui impose le respect. Un véritable continent culinaire.
J’ai adoré ce film… Bonne référence. Ici les cuisines sont multiples et trop vite assimilées en « cuisine chinoise » par les étrangers.