Aujourd’hui, le soleil étant revenu (et avec lui le froid et le vent, mais ne nous plaignons pas), j’ai entamé un périple vers le nord de la ville, à 10 kilomètres, au-delà du 4e périphérique, donc disons que j’effleurais à peine la banlieue. J’ai donc pris le bus, car Pékin est nanti d’un réseau fiable, dense et vraiment peu cher (1 yuan quelle que soit la distance, soit 13 cts d’euro) ; l’application « Plans » permet de savoir quand va passer le prochain, elle est en chinois sur mon téléphone mais je connais assez de mots maintenant pour comprendre où je suis et où je dois descendre (c’est ça l’autonomie que je recherche). Ma destination était la Cité olympique de 2008, où se trouve notamment le « Bird’s nest » (nid d’oiseau), le stadium national, connu dans le monde entier en raison de son rôle central dans l’événement sportif. Il a notamment abrité la longue cérémonie d’ouverture (plus de 4 heures), mise en scène par Zhang Yimou (réalisateur entre autres du « Secret des poignards volants » en 2004 ou plus près de nous, de « La Grande Muraille » en 2016).
Bon, revenons à mon excursion, un peu différente de cet arrière-plan, car bien que le lieu soit fréquenté par des familles qui viennent ici comme elle iraient dans un parc, le lieu était presque vide.



Le bleu du ciel (蓝天空) et le soleil (太阳) presque printanier (春节) ne faisaient pas totalement oublier que l’hiver (冬天) n’était pas loin, quelques degrés tout au plus au-dessus de zéro (零), ressenti bien moins que cela avec le vent. Le canal en forme de dragon qui borde l’Est du site n’avait pas encore fait son printemps.

La première rencontre fut celle de la flamme olympique, sur la « Torch plaza », Immense monument qui portait la torche des Jeux, Elle est bordée par des murs de pierre où sont gravés les noms et les classements de tous les athlètes ayant obtenu une médaille aux Jeux Olympiques ou Paralympiques. Toutes ces personnes énumérées dans cet espace sans vie ressemblaient un peu à des stèles funéraires, je dois le dire… Et ce n’est pas faux, nous sommes dans un ensemble monumental qui a perdu son âme depuis 12 ans, hanté par quelques touristes de passage (je sous-estime peut-être l’effet Covid-19, mais je pense que je n’ai pas complètement tort).



Et puis se dévoile devant nous la star des constructions du lieu, le « National Stadium », structure d’acier de plus de 42 000 tonnes, réalisé par des architectes suisses (Herzog & de Meuron), à la fois légèreté et force brute de l’acier, c’est un monument qui ne laisse pas indifférent, surtout quand il se découpe sur le bleu du ciel. Allez, on en profite un petit peu…




La suite de la visite nous amène (après une bonne marche, très sain comme promenade, comme la plupart des sites en Chine !) au « Water Cube » qui abritait, comme son nom l’indique, les compétitions aquatiques. Edifice moins intéressant, si ce n’est que ce jour-là il renvoyait une lumière bleue sur fond d’azur. Chemin faisant, nous croisons ces lampadaires massifs, comme des superstructures lourdes qui feraient un ordre à tout cet espace en le jalonnant.


Et puis en me dirigeant vers le sud du site, j’ai découvert encore un autre endroit improbable, un temple, le Beiding Niangniang Temple, construit au XVIIe siècle et rénové à la fin du XVIIIe siècle, dédié à une déesse, Bixia Yuanjun. L’édifice a été proprement et simplement intégré à l’ensemble olympique… Adossé à ces structures du XXIe siècle, il faisait comme un hiatus temporel très étonnant. J’ai profité de son calme sur un banc, en regardant les fidèles faire des offrandes…




Après cette pause bienvenue, je suis repartie vers le métro, avec comme étoile du berger pour me guider, la Tour olympique au loin.

Une bien belle balade.
FB