De passage à Bristol, j’ai fait une incursion dans la ville de Bath, sa voisine, classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Je voulais marcher dans les traces d’une de mes écrivains favorites, Jane Austen, qui a habité la ville quelques années au début du XIXe siècle, mais qui en a fait surtout le décor de certains de ses romans, « Persuasion » et « Northanger Abbey » notamment.
C’est une jolie bourgade de presque 90 000 habitants, qui love le long de l’Avon ses maisons de pierre blanche et grise. Elle doit son nom aux sources qui l’irriguent et ont attiré les Romains dès le Ier siècle après J.C. On leur doit la fondation de la ville et de Thermes qui en font sa célébrité. Au centre de la ville, adossé à l’Abbaye, ce petit joyau de l’Antiquité est une splendeur.
Dans la lumière douce d’un après-midi ensoleillé, la pierre des maisons prend des allures méridionales, comme une échappée belle vers l’Italie ; mais leur architecture résolument classique rappelle trop l’Angleterre pour que l’on y croie tout à fait. Le XVIIIe siècle s’entremêle élégamment au XIXe siècle au gré des rues dans la cohérence de cette pierre blanche et lumineuse. L’harmonie architecturale atteint son apogée dans cette jolie place ronde « The Circle » et dans « The Crescent », suite de maisons identiques disposées en arc de cercle.

The Circle

Idem

The Crescent
L’Abbaye de Bath, fondée au VIIe siècle et remaniée maintes fois jusqu’au XIXe siècle jusqu’à atteindre un gothique presque trop parfait, qui peut laisser froid au premier abord. Mais il faut dépasser cette impression et rentrer dans cet immense espace sacré, car s’offre là, aux yeux du visiteur, une voûte comme faite de broderies de pierre qui s’épanouissent peu à peu, c’est spectaculaire et tout à fait inédit.
Plus loin, le Pont Pulteney, bordé de maisons et commerces, s’inspire de l’Italie (le « Ponte Vecchio » à Florence) pour donner encore à cette ville des allures méridionales. Les cascades d’eau formées par le déversoir oblongue en aval du pont créent un rythme harmonieux et apaisant. J’aurais pu rester des heures à regarder cette eau calme qui se faisait sauvage devant l’obstacle.
La splendeur automnale prend tout son relief dans cette lumière dorée, caractéristique de l’automne. Les berges en étaient toutes nimbées en symphonie de jaune et vert.
Enfin, enfin, toute la ville était pour moi parcourue d’un fil d’Ariane, la présence en sous-jacence de cet écrivain merveilleux qu’était Jane Austen, présente par petites touches tout au long de mon parcours.
Une vraie belle découverte. Dommage que sa popularité ait amené ici tant de touristes (dont je fais partie, je sais), qui troublent parfois la découverte de cette si jolie ville.
Et, pour terminer, ne pas manquer la boutique « Fudge kitchen » (10 Abbey Churchyard Bath, BA1 1LY) où vous pourrez déguster du fudge à vous damner (1) ; ils vendent aussi par correspondance : https://www.fudgekitchen.co.uk/en
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(1) Que des bonnes choses : lait, sucre et vanille, qui vont donner un caramel onctueux et addictif !