La bataille de Dunkerque est un épisode militaire dramatique, s’il en est, pour les Alliés (Britanniques, Belges et Français, principalement) lors de la Deuxième Guerre Mondiale.
Fin mai 1940, près de 400 000 soldats britanniques, belges et français se retrouvent pris au piège, encerclés par l’armée allemande, dans une « poche » d’une centaine de kilomètres de profondeur, sur trente à quarante kilomètres de large, espace donnant sur la mer à Dunkerque, dans le nord de la France. Le gouvernement britannique décide d’une opération d’évacuation de ses troupes, l’idée générale étant d’arriver à sauver 45 000 hommes ; ce sont près de 340 000 qui seront sauvés au final (dont 130 000 Français), juste avant la prise de Dunkerque par les Allemands le 4 juin et ce notamment grâce aux « little ships », toutes sortes de bateaux anglais, de plaisance, de pêche, qui ont fait la traversée pour venir sauver les soldats.
Christopher Nolan, cinéaste anglo-américain, a surgi sur la scène du septième art avec brio, en 2000, avec son « Mémento« , très habile variation sur les paradoxes temporels, porté par l’excellent Guy Pearce. Depuis, il nous offre un certain nombre de « blockbusters » intéressants et sortant de l’ordinaire ; citons par exemple « Batman begins » (2005), « Inception » (2010) ou plus récemment « Interstellar » (2014). Le trait d’union entre tous ces opus me paraît être la capacité du metteur en scène à installer une vraie atmosphère, le plus souvent grave et pesante. Vous êtes ainsi « engloutis », si je peux dire, dès les premières minutes du film, aucune légèreté dans ce que vous voyez ; et c’est de là que se dégage une vraie fascination pour ces univers denses et magnétiques.
C’est exactement ce qui se passe pour les premiers trois-quart d’heure de cet opus. Je pense qu’à part dans le film de Steven Spielberg « Il faut sauver le soldat Ryan » (1998) dont les scènes d’ouverture sont spectaculaires, je n’avais jamais ressenti d’aussi près la peur du soldat, son isolement devant la menace qui peut venir de n’importe où, dans ces espaces dévastés où l’on joue sa vie à tout moment. Images magnifiques, musique vraiment bien choisie, tout était au rendez-vous pour nous immerger dans l’angoisse de ces hommes pris au piège sur ces plages.
Mais la deuxième partie ne tient pas ses promesses, versant dans un sentimentalisme convenu doublé d’un patriotisme un peu ridicule… Le film en devient quelque peu balourd.
D’autant plus que centrer l’épisode sur la seule bravoure britannique est assez partisan. Il faut savoir que l’Angleterre avait décidé seule le retrait des troupes, sans en informer les autres Alliés au départ ; et également que cette évacuation a été rendue possible par la résistance de 35 000 soldats français qui ont tenu bon face aux troupes allemandes qui cherchaient à envahir Dunkerque et ont tous été fait prisonniers (je ne me fais pas patriote ici, juste historienne de passage). Or plusieurs notations « anti-Frenchies » dans le film m’ont laissée assez perplexe…
Et notons aussi la bravoure méconnue des Néerlandais : une trentaine de caboteurs ont réussi à sauver 23 000 hommes (l’un d’entre eux a secouru plus de 2500 hommes en faisant plusieurs allers-retours). Juste pour que l’Histoire ne devienne pas simpliste…
Donc, à aller voir pour la première partie ; et peut-être vous éclipser en cours de projection 😉
FB