Cinémas – Gareth EDWARDS II : Rogue One, a Star Wars story (2016)

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Encore un film parfait pour un 25 décembre après-midi, quand les feux de la fête se sont éteints, nous laissant seuls avec un sapin un peu inutile, des restes de nourriture riche, des cadavres de bouteilles de champagne et un léger mal-être dû autant au deuil de ce joli moment qu’à tout ce que nous avons ingurgité dans ce marathon huîtres-foie gras-dinde-bûche-alcool. Le jour descend sur notre désoeuvrement d’après-midi et c’est là qu’il faut prendre une résolution, s’extirper de son canapé, lâcher sa coupe de champagne ou sa bouteille d’eau minérale et aller au cinéma !

Ce prologue pour mettre en contexte le moment où j’ai vu ce film et sûrement expliquer la gentille critique que je vais en faire. Car rien de tel, de mon point de vue, que de replonger dans les contes et autres films emplis de merveilleux, dans ces circonstances-là (j’ai d’ailleurs cédé plusieurs fois à la tentation de revoir « Le seigneur des anneaux » en entier, version longue, dans ces moments…).

Pour moi, comme pour tant d’autres, la deuxième trilogie de « La guerre des étoiles » (épisodes 4 à 6), première dans l’ordre chronologique, sortie en 1977 et les années suivantes, est restée une référence non détrônée jusqu’à ce jour. Après avoir adoré ce premier trio, j’ai peu aimé le deuxième (épisodes 1 à 3), trop « hollywoodisé », avec ses effets spéciaux à tout va, où même des stars comme Ewan Mc Greggor ou Natalie Portman peinaient à faire exister leurs personnages. J’ai été également déçue par le premier épisode de la dernière trilogie (« Le réveil de la force », épisode 7) : après avoir entrevu un joli personnage d’héroïne, tout est devenu si banal que j’en ai oublié jusqu’à la trame de l’histoire…

Il fallait bien ce contexte post-Noël pour que je me risque de nouveau dans cet univers, devenu si lourd au fil des épisodes ; et je n’oublierai pas non plus la recommandation de mon collègue Marcorèle, qui m’avait quelque peu rassurée 😉

Après un début un peu confus (nous sautons de planète en planète tel Mr Spock et sa téléportation), nous touchons du doigt le sujet : soit une jeune fille, Jyn Erso, fille d’un grand scientifique, devenue hors-la-loi, qui va s’allier à la Rébellion contre l’Empire pour dérober les plans de l’Etoile de la Mort, arme redoutable créée par son père, capable de détruire des mondes entiers. Nous allons suivre ses aventures dans sa tentative pour réhabiliter son père.

Ce qui nous frappe, tout d’abord, c’est que nous sommes revenus dans un univers tout à fait connu, les soldats et gradés de l’empire sont en tout point semblables à ceux que nous connaissions, certains personnages de l’Alliance rebelle nous semblent connus et leurs vaisseaux aussi, et nous repérons la fameuse « Etoile de la Mort » qui se retrouve en filigrane de la deuxième trilogie (épisodes 4 à 6, les premiers filmés, si vous suivez bien ; sinon relisez tout depuis le début, ah mais !). Et puis, et puis des indices semés çà et là nous indiquent que nous sommes dans un épisode parallèle qui se situerait avant l’épisode 4, ce qui fait comme un léger effet de vertige… Finalement le nom de l’épisode peut se lire à double sens, le mot « rogue » pouvant signifier « solitaire » voire « hors-la-loi », nous sommes là devant une intrigue en marge de la saga, qui la rejoint sur un certain nombre de points, un peu comme ces sinusoïdes qui se croisent à intervalles réguliers, vous voyez ce que je veux dire ?

sinusoides

J’illustre…

Cette perméabilité entre ce que nous voyons à l’écran et nos souvenirs de la saga initiale contribue à notre adhésion au film. Il faut quand même ajouter que l’intrigue est bien menée (après les sauts temporels d’une étoile à l’autre, le metteur en scène nous laisse enfin appréhender la trame de l’histoire…) et que les personnages sont bien attachants : la charmante Felicity Jones prête son visage expressif à l’héroïne, secondée par Diego Luna, en Cassian Andor, séduisant, bien que rude, capitaine de l’Alliance rebelle. Mads Mikkelsen et Forrest Whitaker jouent les seconds rôles, en retrait, mais cela fait plaisir de les revoir (1).

Donc un très joli film si vous avez aimé la trilogie de 1977/1983 ; pour les autres, je ne sais… Moi j’ai passé un bon moment.

FB

(1) Je voudrai signaler ici un film magnifique que j’ai vu avec Mads Mikkelsen et que je recommande, « Open hearts » (Susanne Bier, 2002), qui date d’avant sa conversion en héros hollywoodien.