Peintre – Adolphe Joseph Thomas MONTICELLI (1824-1886)

Peintre marseillais contemporain de Van Gogh, Adolphe Monticelli a bien sa place dans le XIXe siècle, dans cette transition merveilleuse de la peinture française. Du XVIIIe siècle, il emprunte les motifs et les scènes. Tantôt Watteau (théatre et galanteries), tantôt Chardin (natures mortes) sont ses inspirateurs. Il est en cela très loin des impressionnistes à la même époque.

Ce peintre curieusement peu connu à notre époque, sauf à Marseille (où un collège, une clinique, etc. portent son nom et où un monument a été érigé à sa gloire), a été à son époque très admiré par Van Gogh, qui a notamment fait acheter certaines de ses oeuvres par son frère Théo et qui s’est sans doute inspiré de sa peinture.

Si les sujets des tableaux sont fort classiques, la facture en effet s’inscrit nettement dans l’art de cette fin du XIXe siècle. Adolphe Monticelli semble expérimenter la matière pour lui faire « donner » toutes ses possibilités. Comme si les sujets n’étaient que des « Académies », des prétextes. La texture est souvent épaisse, comme chez Van Gogh, disposée par touches sinueuses, obliques ou droites, soulignées de noir ou de blanc. Ce peintre est un sculpteur qui s’ignore.

A L’Estaque, au nord de Marseille, vous pourrez voir la Fondation Monticelli, qui abrite une vingtaine d’oeuvres du peintre (avec une magnifique vue sur Marseille). Le reste des collections est dispersée principalement en Europe, en Angleterre notamment. Preuve que le peintre a eu à un moment donné le succès qu’il méritait.

Cela permet de méditer sur les modes artistiques : Adolphe Monticelli est de mon point de vue une illustration intéressante des variations du goût à travers le temps. Qui sait si quelqu’un appréciera « La Joconde » au XXIIIe siècle ? 😉

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« Les précieuses ridicules »