Et voilà, il fallait bien que je le croise cette année, ce film encensé par la critique qui me laisserait sur le bord du chemin (ou de la piste devrais-je dire) ; c’est chose faite. Et pourtant, je m’en faisais une joie d’avance, Prix du jury et Prix de la meilleure musique soundtrack au Festival de Cannes cette année, la présence de Sergi Lopez dans le casting, Pedro Almodovar à la production, une histoire originale qui nous plonge dans les raves au cœur du Maroc et de la Mauritanie, tout était réuni pour que je me laisse emporter.
La scène d’ouverture est magistrale, tous ces décibels bruts affrontés au désert et aux hautes falaises d’ocre verticales et immuables, pendant que des marginaux (entendez des personnes qui vivent en marge de la société « mainstream ») hauts en couleur, dansent tous ensemble et perdus dans leur solitude. Nous sentons un soin particulier apporté aux images, toutes plus travaillées les unes que les autres.
Nous allons ensuite suivre le périple de Luis accompagné de son fils Esteban, qui, à la recherche sa fille, Mar, va s’associer à une bande de raveurs, en route vers la Mauritanie pour rallier une autre fête, où il pense pouvoir la retrouver.
A partir de là, je n’ai plus su dans quel film je me trouvais. Un documentaire sur les raveurs qui chassent les fêtes à l’autre bout de la planète ? Un reportage photographique sur le Sahara ? Un film politique sur la répression militaire dans ces contrées ? Un film de survivor, tendance pré-apocalyptique, qui se donnerait de faux airs de Mad Max ? A l’instar des protagonistes qui doutaient parfois sur la route à prendre, le film hésite entre tous ces genres et finit par sonner faux.
Malgré le jeu des comédiens (Sergi Lopez impeccable), la bande son techno de belle facture et la superbe immensité des paysages, le spectateur finit par décrocher, perdu entre tous ces signes contradictoires.
A force de négliger la consistance de l’histoire, ne reste qu’une belle mécanique qui tourne à vide et finit par susciter l’ennui.
FB
Actuellement en salle

Je pensais aller le voir dès notre retour. Bien que je n’aime pas du tout Sergi Lopez contrairement à vous me semble t’il . Comme je vous fais entièrement confiance je vais attendre qu’il passe à la télé comme on dit .
Les paysages et la musique ressortent mieux en grand écran, certes, mais il faudrait encore qu’on comprenne le projet.
Merci pour le commentaire (et on peut se tutoyer 😉)
J’ai pour ma part été pris dans cette hypnose déstertique, sur une piste certes empruntée par de grands prédécesseurs. Je suis plutôt d’accord sur l’arrivée, plutôt décevante. Mais je dois bien reconnaître que tant qu’il était en mouvement, ce film m’a transporté, à l’instar des ravers, dans une forme de transe. J’y ai même trouvé des accents à la Herzog.