Pékin – National Center for the performing arts (2024)

Depuis 2007, cet édifice semi-sphérique a pris place au milieu du centre monumental de Pékin, à deux pas de la Place Tian An Men, devenant un des symboles de la cité moderne. Son nom chinois est 国家大剧院 (guojiadayuan ou Grand Théâtre national) mais les Pékinois le surnomment affectueusement 巨蛋, le « gros oeuf ».

Vue depuis le sud
Et depuis le nord, avec le Palais du Peuple en fond (Place Tian An Men)

C’est l’oeuvre de l’architecte français Paul Andreu (à qui l’on doit par exemple la Grande Arche de La Défense), conçue pour abriter un complexe culturel de 160 000 m², opéra, théâtre, salles de concert et d’exposition, sous un dôme de titane et de verre partagés en forme de yin 阴 et de yang 阳.

L’édifice semble flotter sur un lac artificiel

Faire le tour de l’édifice permet de faire des rencontres impromptues.

Chemin faisant… Il est clair que nous sommes dans un endroit sensible

Si à l’extérieur, le titane, nimbé par les rayons du soleil, a la part belle, à l’intérieur le verre prend le dessus, pour nous offrir des transparences magnifiques,

L’entrée vers les salles d’exposition, nous sommes sous le lac artificiel
Plafond immergé
Transparence aérienne des parois

Tout l’édifice est baigné de lumière, le projet de l’architecte de marier nature et culture semble bien atteint ; c’est même spectaculaire à certains endroits.

Le long des salles de concert

Les matériaux employés sont le plus souvent bruts, métal, bois, pierre…

Au sol, marbre sur marbre
Entrecroisement du bois des parois (boutique)

Il faut aussi s’intéresser aux oeuvres données ici. A côté de l’Opéra traditionnel de Pékin, aux intrigues basées sur des légendes de l’ancien temps, et de représentations très classiques, à la mode occidentale, il existe tout un courant d’oeuvres patriotiques, exaltant le courage et la résistance du peuple chinois, face aux ennemis de l’intérieur (par exemple le Kuomintang) ou de l’extérieur (au hasard, les Japonais !).

Un des thèmes favoris : drame, trahison,nationalisme, tout y est !

C’est cette veine nationaliste qui s’est également emparée du cinéma, avec comme double objectif de désigner un ennemi et d’exalter en contrepoint la grandeur du peuple (cela me donne l’occasion de vous renvoyer à un film remarquable à ce titre, « Wolf warrior 2 », sorti en 2017, dont je vous laisse découvrir la fin). Je ne développerai pas davantage ici sur les objectifs recherchés dans ce processus, je pense qu’ils sont clairs.

S’installe ainsi comme une correspondance impalpable entre l’édifice et le quartier très officiel dans lequel il est inséré.

Après ce voyage culturel aux dimensions multiples, j’ai repris mon vélo pour remonter l’immense avenue Chang An Jie, sur laquelle donnent ces institutions symboliques que sont la Place Tian An Men, la Cité interdite et la résidence des membres du gouvernement (zhongnanhai 中南海) ; ce fut une belle conclusion pour cette très intéressante visite.

L’avenue au niveau de la Place Tian An Men, au fond le quartier d’affaires

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