La saison automnale est en train de glisser vers l’hiver, qui balaye la ville de ses vents glacés et nous offre ces somptueux ciels cobalt. Une bonne occasion pour s’habiller chaudement et partir arpenter les alentours en respirant cet air pur et vivifiant.
Je suis allée voir un petit musée, ignoré des guides et peu connu par les locaux, comme j’ai pu le vérifier ensuite, vous commencez à me connaître, je suis curieuse et les années Covid m’ont appris à profiter de petites choses qui peuvent embellir une journée de fin de semaine.
Car c’est dans l’enceinte du Centre d’exposition de l’agriculture 农业展览馆 dédié à tout types d’expositions, que le Musée est abrité, au sein d’une architecture monumentale qui puise son inspiration dans les canons de l’ancien temps.
Et qui n’oublie pas d’être nationaliste pour frapper le visiteur qui entre dans le lieu, avec ces deux groupes de statues guerrières.
Le musée n’est pas très connu ici, l’attention étant concentrée sur les expositions temporaires et j’ai dû me renseigner plusieurs fois pour le trouver.
C’est un musée finalement modeste, eu égard à l’importance de l’agriculture en Chine, qui reste actuellement le premier producteur au monde de bien des denrées, telles que le blé, les volailles ou encore le porc et dont les racines sociétales sont profondément ancrées dans le monde agricole.
A l’entrée dans l’édifice où je croiserai tout au plus une dizaine de personnes (dont aucun étranger), cette sculpture impressionnante nous accueille.
C’est un endroit qui se visite rapidement, mais qui offre bien des beautés. Il se veut pédagogique, reconstituant des scènes agricoles au fil des âges (elles intéressent beaucoup le jeune public).
Le fait d’être presque seul ici est un luxe, il est possible de paresser dans les salles, laissant l’atmosphère muséale, qui a quelque chose de bien à elle, s’emparer de nous.
En plus d’être un espace dans lequel on se sent bien, le musée n’oublie pas sa fonction première et présente des objets de grand intérêt. Comme dans bien des musées chinois, pas de référence chronologique, il faut prendre les objets comme ils sont, pour leur signification et leur esthétique sans repère de temps. J’ai même douté au début de leur authenticité, jusqu’à ce que je vois de ça de là des mentions « replica », ce qui m’a conduite à penser (avec une puissance déductive dont je suis très fière 🙂 ) que les autres objets présentés devaient être des originaux.
Au gré du chemin, dans un parcours pédagogique (en chinois), qui nous présente les différentes avancées de l’agriculture, nous voyons des ustensiles utilisés dans les travaux des champs, dont certains sont étranges, presque poétiques.
J’ai particulièrement apprécié l’ingéniosité de ces objets construits à partir de presque rien pour se protéger de la dureté du travail agricole.
A côté de cette classique exposition d’objets du quotidien agricole, le lieu nous présente d’autres très belles pièces, des objets qui nous racontent l’agriculture (au sens large du terme), c’est ce que j’ai préféré ici.
J’ai par exemple craqué pour ces poissons, hors d’âge je pense.
Mais aussi ces moments de la vie agricole saisis dans la glaise, très émouvants.
Les animaux sont aussi bien représentés ici, ils font partie de l’univers de ces paysans.
Enfin, certaines figurines sont de vraies oeuvres d’art, tels ces charmantes dames.
Ou encore ces chameaux, qui venaient de l’ouest jusqu’à la capitale pour apporter des denrées agricoles.
Après avoir fini ma visite, je suis partie voir le lac qui borde l’arrière de l’espace de l’exposition, passant sans transition d’une nature figée dans ce musée pour une autre, bien vivante en bordure du bâtiment.
Dès ma sortie, je suis accueillie par l’explosion de couleurs de ces gingkos, qui se sont parés de leurs habits jaunes. Ils font l’objet d’une vraie dévotion à Pékin, nombre de gens vont les voir dans des endroits bien précis, presque en pélerinage annuel et il suffit d’éviter ces lieux d’affluence pour être seul(es) à les contempler dans toute leur splendeur.
Le jardin du musée, que je parcours pour arriver au lac, est ponctué de statues de bronze, montrant des paysans dans leurs gestes quotidiens. Je dois dire que c’est assez spectaculaire.
Et puis le voilà, ce lac méconnu, caché derrière ce lieu si monumental qu’il le ferait presque oublier. S’il n’a pas la grandeur des lacs Houhai et Beihai, il est tout de même bien beau, sublimé par cette beauté de la lumière d’automne.
En faire le tour permet de jouir de ces incroyables couleurs.
Toute une faune volatile et aquatique vous attend ici, il faut prendre le temps de la rencontrer.
Une promenade à tiroirs dans la nature, bien intéressante.
FB
































Magnifique reportage, impressionnant par moments; des artistes ont élevé des statues étonnantes de réalisme; les instruments protecteurs sont vraiment » pensés » et pratiques.
Un grand merci – en vous souhaitant le même plaisir lors de vos futures découvertes. Amicalement 🙂