Chine – Pingyao (2021)

Comme nous pouvons sortir librement de Pékin depuis mi-mars, j’ai repris mes pérégrinations en Chine (pas question d’aller ailleurs pour le moment, les trois semaines de quarantaine parqués dans une chambre d’hôtel au retour restent bien dissuasives).

Et j’ai choisi comme destination la ville de Pingyao, une petite bourgade au centre du pays, que l’on peut rallier en moins de cinq heures de train, pour y passer un long week-end. Bien que la nouvelle ville s’étende peu à peu dans ses alentours, la vieille ville (古市) est restée intacte, enclose par une muraille construite en 1370, en brique et terre, de six kilomètres de long. Tout est ici plus petit qu’ailleurs, 30 minutes de marche pour parcourir ce carré d’un bout à l’autre, une bénédiction pour les pieds !

La première chose qui m’a frappée ici, c’est l’ancienneté des lieux. Enfin, pour une Française habituée à l’authenticité de l’histoire, je me retrouve dans de vieilles pierres qui disent leur âge. Je me rends compte ici de la différence d’appréciation entre les Chinois et nous sur ce sujet. Nous sommes très exigeants en termes de datation, de restauration (qui doit être visible et réversible, au cas où vous ne le sauriez pas, ce sont les deux exigences lorsqu’une oeuvre d’art ou un monument sont restaurés), d’exactitude historique. Ici, un monastère fondé au IXe siècle, même remanié bien après, voire quelques années avant votre visite, sera toujours daté du IXe siècle.

Sur le plan touristique, c’est un tout ; vous achetez un « pass », qui vous donne accès à tous les monuments du lieu, car presque toutes les maisons sont monuments. Et mis à part la rue qui traverse la ville du nord au sud, transformée par de pimpants commerces (spécialités : chaussures et semelles, laque) destinées aux touristes de passage, tout le reste a gardé bien des rides du passé.

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Car nous sommes dans un ensemble de « Siyehuan » (四合院 – littéralement, grande maison fermée sur ses quatre côtés), qui forment la base des quartiers populaires de Pékin, dont j’ai déjà parlé, les « hutong » (胡同) et qui ici montrent leurs structures originelles. Ainsi, bien des restaurants laissent deviner une arrière-cour, en forme de presque terrasse, où il fait bon prendre un repas ou une bière ! Ici une boutique d’alcool.

Je vais ici vous faire partager mes principales découvertes, en premier lieu, la Maison Rishengchang, siège de la première banque de Chine, fondée en 1823, et qui est devenue une institution financière de premier plan dans le pays, voire à l’international (Corée ou Japon), jusqu’à sa fermeture en 1948. Organisé autour de cours où vivaient les propriétaires et leur personnel, avec bien sûr des espaces destinés à recevoir les clients, c’est un endroit paisible et beau, en forme de dédale, où je découvre le bois et la brique comme matériaux qui s’entrecroisent pour faire des raffinements inédits.

Cette maison qui mène le visiteur de méandre en méandre m’est apparue immense, un accolage de nombre d’endroits de vie, chambres, pièces de réception, école… dans un ensemble clos tel que je n’en avais jamais vu.

Tout au long de mes déambulations dans la ville, je vais croiser de nombreux siyehuan, révélant dès le seuil franchi, tout un univers caché depuis la rue. Ici la Maison Tongxinggong, fondée en 1849, 1000 m² en tout.

Il y a bien sûr des temples qui ponctuent la ville, je vous montre ici le Temple des Dieux de la ville, où j’ai pu assister à une représentation d’opéra chinois. C’était magique.

Et pour terminer, je vous livre ma soirée. D’abord une escale dans un salon de massage (30 yuans pour 45 minutes de massage des pieds, pourquoi s’en priver !). Peu après mon arrivée, est entré un Groupe de Chinois. Qu’à cela ne tienne, la propriétaire a passé plusieurs appels et sont arrivés peu à peu des masseuses et masseurs, 7 en tout, pour faire le travail. Très drôle.

Et me revoilà dans la cour presque privé de mon hôtel (il n’y avait pas foule), où j’ai regardé le soir tomber et la danse nocturne des oiseaux, une bière à la main.

FB