Barbara est une allemande de l’Est dans les années 80, avant la chute du mur de Berlin. Travaillant dans un hôpital de Berlin, elle est reléguée dans un hôpital de région pour avoir demandé un visa pour l’Ouest. Le film décrit sa vie (sa survie ?) dans ce nouvel environnement. Avec précision et froideur (le film rappelle « La vie des autres » par certains côtés). La STASI est là, elle environne cette femme qui aspire à autre chose que ce monde orwellien, en essayant de faire son travail de médecin. L’affiche du film est, pour une fois, une métaphore assez juste du film : cette femme de dos, qui essaye de ne rien montrer aux gens de son pays et est ouverte vers l’ailleurs.
Dans son nouvel environnement, où elle pense n’être que de passage, Barbara va pourtant se réinventer une vie, ou plutôt, les autres vont essayer de lui créer une vie malgré elle, malgré ses tensions intérieures et sa résistance. Comment combler la distance entre soi et les autres ? C’est une des questions posées par le film. Et la réponse est aussi nuancée que la question. Tout dans les relations est finesse, dans des gestes calculés, dans les regards (ou les pleurs) retenus. Voilà, ce qui ressort de ce film, c’est une humanité « jusqu’à l’os », où il ne reste plus rien que des personnes face à face, si beaux dans leur nudité. Et le film montre à son acmé un un acte de courage anonyme et tellement fort. Les acteurs sont magnifiques (et il le faut pour porter un tel film).
A voir absolument.
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