Cinéma – Johann DIONNET : Avignon (2025)

Solaire, lumineux, ensoleillé, voilà les mots qui me viennent pour décrire l’impression laissée par ce film, au diapason avec la chaleur qui s’est emparée des rues de la capitale.

La star ici, c’est la ville d’Avignon et son festival de théâtre, nous ressentons toute la ferveur frémissante qui parcourt la cité, dans ce marathon artistique qu’elle héberge aux beaux jours. Touristes souriants, troupes qui font la « parade » ou « tractent » pour essayer de se distinguer au milieu de cette offre vertigineuse, terrasses de café bercées par les cigales, où il fait bon s’attarder avec une bière ou un café, jongleurs et bateleurs aux détours des rues, tout est décrit avec beaucoup de finesse et d’affection.

Au cœur de la cité méridionale, nous allons suivre les aventures d’une troupe qui présente une pièce comique, « Ma sœur s’inscruste ». Stéphane, qui joue le rôle principal, va rencontrer une actrice du répertoire classique, qui joue « Ruy Blas », et suite à un quiproquo, va se faire passer pour l’acteur du rôle titre dans « Le Cid ». S’ensuivra une histoire d’amour basée sur un mensonge bien difficile à lever.

Il y a ici comme une réminiscence du film « Le goût des autres » d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri (2000), dans la hiérarchie un peu dérangeante qui s’installe entre les comédiens de premier plan, ceux du Festival « in », issus du Conservatoire ou d’autres écoles prestigieuses, qui se produisent dans des pièces renommées, et les autres, le lumpen proletariat du Festival « off », qui jouent dans des pièces de boulevard. Nous assisterons à quelques dialogues pas piqués des hannetons entre les représentants de ces deux obédiences.

Au delà de l’histoire sentimentale, bien jolie cependant, nous suivons la vie de cette troupe, leurs relations, leurs espoirs, leurs désillusions, tout cela porté par d’excellents seconds (?) rôles, dont le réalisateur fait partie : ah, nous n’oublierons pas « Patoche » de sitôt, ni Serge en réalisateur survolté, ni son neveu Marc, qui va s’affirmer au fil du temps, ni Coralie, la femme de Serge qui essaye de réconcilier tout le monde.

Par leurs talents conjugués, ils font naître une comédie légère et très drôle, rythmée comme il faut et qui nous laisse le cœur plein de lumière.

A voir absolument.

FB