Je partage avec vous une madeleine, un film qui continue à me plaire, malgré les années qui me séparent de sa découverte. Ce n’est pas toujours le cas, que ce soit pour des livres ou des films, certains de nos coups de coeur anciens s’effacent au fil du temps, nous n’en retenons que quelques-uns (au point que j’ai parfois une appréhension à relire ou revoir une oeuvre qui m’a marquée).
Il faut remettre le film dans son contexte : c’est le premier opus d’un jeune réalisateur australien, qui ne s’était pas encore vu offrir des ponts d’or pour ses œuvres suivantes et n’était pas encore entré dans la cour des grands (« Roméo+Juliette » en 1996 et surtout « Moulin Rouge » en 2001). Notons que le cinéaste n’a tourné que six long-métrages en 30 ans.
Si nous nous penchons sur l’histoire, c’est une comédie romantique assez classique, qui prend ses racines dans l’histoire de Cendrillon et se coule dans les motifs des comédies de teenagers américaines de l’époque. Soit, en Australie, un danseur vedette de danses de salon, que son ambitieuse mère rêve de voir gagner le Pan Pacific, un concours national très célèbre ; il va décider de se détourner de la voie toute tracée par elle, pour emprunter les chemins de traverse et faire ses choix à lui, en faisant au passage un pied de nez à l’establishment.
C’est un « feel good movie », de ceux sur lesquels on se replie quand tout est gris dedans et dehors, c’est un puissant antidépresseur naturel (sans prescription médicale ni addiction – notez par ailleurs qu’il convient aux vegans puisqu’on n’y voit aucune scène de consommation carnée ! Mais je m’égare…).
Oui, car au-delà d’une trame assez convenue, fleur bleue tendance « nunuche », disons-le, le film offre une esthétique irrésistible. Couleurs surexposées, maquillages et tenues outranciers, gestuelle à l’avenant, c’est un teenage movie sous acide, où les acteurs (les seconds rôles surtout), s’en donnent à coeur joie. Nous retrouvons ici cette spécificité du cinéma australien, capable de décalages sans complexe et très drôles à la fois.
Pour refaire le fil de la filmographie de ce metteur en scène qui s’est assagi au fur et à mesure de sa carrière jusqu’à en devenir académique (« Australia », 2008), voir ou revoir ce premier opus est vraiment intéressant.
FB

J’aime aussi beaucoup ce film (que je n’ai pas encore critiqué sur mon blog) et l’énergie folle qui s’en dégage. Une belle découverte pour moi aussi, il y a quelques années. Heureux qu’il n’ait pas pris une ride. 😀
Oui je confirme, il n’a pas pris une ride.
Merci pour ton commentaire.