Astrid Thompson (Valérie Donzelli), fille d’un entrepreneur richissime et mélomane, décide de réaliser le rêve de son père, réunir quatre instruments de musique fabriqués par le luthier italien Antonio Stradivari (1644-1737) et faire jouer un quatuor composé par un compositeur contemporain, Charlie Beaumont (Frédéric Pierrot) par quatre solistes, qu’elle rassemble dans une maison de maître dans l’est de la France pour les répétitions.
J’ai beaucoup hésité à écrire une chronique sur ce film, tant il m’a laissée partagée. Une mise en scène délicate, un récit bien mené, voilà parmi ses atouts incontestables, auxquels il faut ajouter une direction d’acteurs maîtrisée, avec deux têtes d’affiche, Valérie Donzelli et Frédéric Pierrot qui sont impeccables. Sans parler du soin apporté à tous les détails, de très beaux décors (la villa est magnifique dans la lumière d’hiver), une image travaillée, à la tonalité chaleureuse, des acteurs musiciens (l’un d’entre eux, Daniel Garlitsky, signe même la bande-son au violon), tout est en place pour nous emporter dans une histoire originale, qui met un sujet assez peu représenté en avant.
Alors pourquoi cette sensation de rester sur sa faim ? Sûrement parce qu’à force de vouloir éviter le spectaculaire pour rechercher l’intimisme, la petite touche, la discrétion (notamment la fin, qui n’en est pas une) pour ne pas tomber dans le piège de la facilité, il finit par ne plus rester grand-chose, et nous nous trouvons face à une histoire si ténue qu’elle finit pas ne plus nous intéresser. A force de demi-teintes, le film perd ses couleurs. Tout en nous livrant quelques scènes très touchantes (celle où les musiciens improvisent sur une ballade américaine, par exemple, moment de grâce).
C’est dommage, j’ai bien aimé l’atmosphère d’ensemble, j’en garderai une impression à la fois agréable et inaboutie.
FB

Tu confirmes ce que je pressentais. J’ai bien fait de passer mon tour. 😉