Cinéma – BONG Joon Ho : Mickey 17 (2025)

De Bong Joon Ho, cinéaste sud-coréen, j’avais beaucoup aimé « Parasite » (2019), qui avait reçu la Palme d’or à Cannes et l’Oscar du meilleur film ; cette histoire familiale angoissante et réjouissante à la fois m’avait convaincue.

Je suis donc allée voir le nouvel opus du cinéaste, « Mickey 17 », sorti presque cinq ans après. Je dois dire qu’au début, j’ai été accrochée par l’histoire, ce sous-homme qui est utilisé pour les tâches les plus dangereuses et qui est réimprimé chaque fois qu’il meurt, m’ayant intriguée. Et c’était également un grand plaisir de retrouver Toni Collette et Mark Ruffalo parodiant jusqu’à l’outrance leur rôle de couple dictatorial.

Mais pour le reste, comment dire ? Vous avez sûrement expérimenté cela : vous êtes devant un objet parfait, circulaire, où tout est au diapason, décors sombres et soignés jusqu’au moindre détail (ah, on sent que le chef décorateur s’est lâché sur l’antre somptueux du dictateur), acteurs au meilleur (Robert Pattinson très inquiétant nous donne une vraie performance), mais vous n’adhérez pas.

Car l’histoire, qui partait vraiment bien, s’effrite en cours de route pour devenir lisse et rejoindre les oeuvres d’anticipation « mainstream » – j’ai eu des flashs d’ « Interstellar » (Christopher Nolan, 2014), d’ « Elysium » (Neill Blomkamp, 2013), ou encore de « Premier contact » (Denis Villeneuve, 2016), tous films que je n’arrive pas à apprécier complètement, les trouvant trop démonstratifs et souvent lourds.

C’est exactement ce qui m’est arrivé ici, une pesanteur dénuée de poésie qui m’a renfoncée dans mon siège. J’ai quand même eu un moment de grâce, quand, lors d’un show de Mark Ruffalo, tout part en vrille dans une bataille homérique, rapide et jubilatoire. Et là, j’ai entrevu ce qu’aurait pu être ce film.

FB